RETOUR SUR LA ROUTE DU RHUM 2010 – UN “R’HOMME” D’EXCEPTION
La Route du Rhum 2010 restera dans les annales comme étant celle de Franck Cammas. Le seul fait d’avoir manié seul un engin de 31.5 mètres avec un plan de voile de plus de 500 mètres carré est en soi un exploit que l’on ne reverra pas de sitôt. Juste pour donner une idée de ce que l’on demandait à Franck Cammas, pour pouvoir venir à bout de monter les voiles dans un temps raisonnable, un vélo avait même été installé sur le trimaran géant.
Si d’aucuns maugréeront en disant que c’est le plus grand bateau qui a remporté la course, c’est que peu d’entre nous sont au fait des mois d’entrainement et des innombrables sacrifices que Cammas a dû s’imposer pour être en mesure de se présenter sur la ligne de départ avec la condition physique requise pour piloter son brontosaure flottant.
D’autres auront par ailleurs été déçu du conservatisme du skipper de Groupama, s’attendant à voir le géant vert pulvériser le record de course. Hélas, la météo ne collaborait pas et surtout, la mer ne permettait pas les frivolités cette année. L’alizée qui s’est reformé sur les Canaries était instable et n’a pas offert les conditions attendus. Quant à la mer, elle a curieusement offert un chemin des plus raboteux, ramassant du coup sont lot de fortune, comme en témoigne les nombreux abandons.
Ce n’était donc pas la place ni le temps de laisser cour à une crise de mégalomanie pour tenter d’épater les filles sur la galerie. En mer, c’est la mer qui décide et quand on manœuvre seul une telle bête, la politesse est de rigueur.
Le fait d’avoir été en plein contrôle du début à la fin, d’avoir fait face à des conditions difficile, d’avoir contrôlé ses émotions et l’envie d’abuser de la puissance que procure le fait d’avoir entre les mains les écoutes d’un tel Boeing 747 des mers, font vraiment de Franck un marin d’exception.
Collaboration spéciale: Daniel Lévesque