Québec Yachting

Connaissez-vous CATZOC?

Diagramme des sources pour la carte marine 1315.

Diagramme des sources pour la carte marine 1315.

La lecture d’une carte marine, à première vue, peut paraître déroutante pour un néophyte de la mer. On y trouve beaucoup d’informations dont certaines peuvent s’avérer parfois difficiles à comprendre au premier coup d’œil. Il est bon de se familiariser avec les symboles utilisés sur les cartes marines avant de partir en voyage ou d’avoir suivi un cours de navigation d’une école accréditée.

Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’une carte marine est essentiellement une carte routière à l’intention des navigateurs professionnels et de plaisance. Sur terre, nous voyons très bien les routes et les dénivelés, même si nous n’avons pas de carte routière avec nous. Nous pouvons lire les panneaux de signalisation posés sur le bord de la route pour nous rendre à destination en toute sécurité et dans les temps estimés. Il en va autrement avec les routes marines! La surface de l’eau nous cache la grande majorité des dénivelés, la nature du fond, les écueils, les profondeurs et les courants qui changent au gré des marées.

La lecture du bloc titre d’une carte marine contient une foule d’informations sur la région qu’elle couvre dont les principales sont l’échelle (numérique et graphique), la projection, les notes sur les profondeurs, les notes sur les altitudes, le plan de référence horizontal, l’hydrogramme (régions non sujettes aux marées) et, tout dernièrement, le diagramme de classification des sources (CATZOC).

Il y en a d’autres, mais je vous réfère aux signes conventionnels, abréviations et termes connus sous le nom de Carte no 1 pour en apprendre davantage. J’aimerais cependant revenir sur quelques points énumérés précédemment avant d’élaborer plus à fond sur le diagramme des sources.

La projection généralement utilisée en navigation est la projection de Mercator, parce qu’elle a l’avantage d’offrir peu de déformations du passage d’une surface courbe à une surface plane et aussi par le fait qu’un déplacement dans une direction constante sur la terre se traduit par une ligne droite sur une carte.

La note sur les profondeurs est importante, surtout si vous utilisez plus d’une carte marine pour naviguer, parce que toutes les cartes ne sont pas encore métriques pour la représentation des profondeurs. Il ne faut pas confondre 3 pieds en pensant qu’il s’agit de 3 mètres! À cela, ajoutez les cartes qui sont encore en brasses (1 brasse = 6 pieds ou 1,83 mètre).

La note sur les altitudes est importante. Par exemple, il ne faut pas oublier de soustraire le niveau d’eau aux dégagements des obstacles au-dessus de l’eau en amont du pont Laviolette, à Trois-Rivières, parce qu’ils réfèrent au zéro des cartes (ligne des basses eaux). Utilisez l’hydrogramme apparaissant sur la carte si vous ne connaissez pas le niveau d’eau réel pendant votre sortie.

Le plan de référence horizontal permet de corriger votre récepteur GPS pour qu’il vous donne les positions en accord avec votre carte marine. Si vous n’êtes pas sur la bonne référence horizontale, vous pouvez être jusqu’à 100 mètres de l’endroit où vous pensez être!

Le diagramme de classification des sources est le dernier-né des informations qui apparaissent ou apparaîtront prochainement sur les cartes marines. Cette information vous aidera à prendre des décisions sur le chemin à prendre pour vous rendre à destination tout en considérant la qualité des données apparaissant sur la carte marine.

Auparavant, les navigateurs retrouvaient dans le bloc titre les années des relevés ayant servi à la confection des cartes marines. On ne connaissait pas l’étendue de chacun des relevés utilisés, le type de relevé (plomb de sonde, monofaisceau, multifaisceau) et leurs précisions. Avec l’avènement des cartes électroniques, il devenait possible et essentiel d’ajouter cette information (métadonnée) pour rendre encore plus sécuritaire le transport maritime.

L’Organisation hydrographique internationale a donc demandé à l’un de ses comités internationaux de définir des catégories de zone de fiabilité (CATegory of Zone Of Confidence – CATZOC) selon l’âge des données, les types de relevés (mesures ponctuelles, couvertures partielles ou totales), les instruments utilisés et le traitement pour en arriver à montrer une profondeur sur la carte marine. Ce comité devait aussi définir des normes pour la représentation graphique sur les cartes papier des CATZOC pour les navigateurs ne disposant pas encore de système électronique de navigation.

Je vous présente un exemple de diagramme de classification des sources (CATZOC) que le Service hydrographique du Canada utilise sur ses cartes papier. Vous remarquerez certainement que le Saint-Laurent a encore plusieurs secteurs dont la couverture n’est que partielle. Si vous désirez en apprendre davantage, consultez la dernière édition de la Carte n1 au www.charts.gc.ca/publications/chart1-carte1/index-fra.asp ou offrez-vous un cours de rafraîchissement de vos connaissances dans une école accréditée de navigation.

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires : ils sont toujours les bienvenus! Vous pouvez aussi me faire part de sujets qui pourraient faire l’objet d’une prochaine chronique.

Bonne fin de saison de navigation!

Bernard Labrecque
Président
Association canadienne d’hydrographie
Section du Québec
bernard.labrecque@globetrotter.net

* Article provenant de la parution  Automne 2013 du magazine Québec Yachting.