Faits saillants des salons nautiques – Les nouveautés qui ont attiré l’attention

Fatigués de l’hiver, nous, plaisanciers, avons droit à un répit lorsque vient le temps des salons nautiques. Il y en a plusieurs partout en Amérique du Nord, dont au moins un dans chaque province, afin de nous aider à patienter avant la belle saison. Qu’il s’agisse de petites expositions ou de grands salons internationaux comme ceux de Miami et de Toronto, tous y trouvent leur compte. Les fabricants de bateaux et de moteurs ont l’habitude de nous montrer ce qu’ils ont de mieux à offrir et, cette année, nous n’avons vraiment pas été déçus!

Les hors-bord à l’avant-plan

Sans aucun doute, la plus grande sensation cet hiver a été le dévoilement par Mercury du hors-bord le plus puissant jamais produit. Présenté au Salon nautique international de Miami, le tout nouveau Mercury Racing Verado R, d’une puissance stupéfiante de 400 ch, élève de nouveaux standards dans l’industrie, en plus d’avoir un capot d’un bel emballage. Il est suffisamment compact pour s’adapter à un support de 26 pouces. Vous en verrez sûrement plusieurs cet été!

De son côté, Evinrude en a fait autant et a complètement changé la donne. Les moteurs E-TEC, réputés pour leurs hautes performances et leurs basses émissions, ont été complètement réinventés avec le nouveau modèle G2. Ils sont plus efficaces que jamais mais toujours faciles d’entretien. Le changement le plus évident est leur nouveau design. Evinrude a modifié la forme du hors-bord et offre un vaste choix de couleurs permettant de l’agencer à plusieurs modèles de bateaux de fabricants partenaires. Il s’agit d’une innovation à la fois révolutionnaire et souhaitée par de nombreux plaisanciers. Pour ce qui est de leurs performances, elles sont sensationnelles. Même si j’ai eu l’occasion d’en faire l’essai sur seulement deux bateaux jusqu’à maintenant, je suis déjà impressionné, tout comme d’ailleurs les gens du Salon nautique international de Miami, puisque BRP a remporté le Prix de l’innovation 2015 pour son moteur hors-bord Evinrude E-TEC G2.

Yamaha a également présenté des nouveautés, mais cette fois au Salon international du bateau de Toronto. Après l’ajout l’an dernier d’un nouveau modèle hors-bord de 150 ch à sa série VMAX SHO, le fabricant récidive en 2015 avec les nouveaux VF115 et VF175, des classes de moteurs populaires au Canada en termes de puissance. De plus, afin d’offrir un plus grand choix d’options pour les propriétaires de gros pontons et d’embarcations de pêche tout usage, Yamaha propose un nouvel arbre allongé (25 po) pour les modèles VF150 et VF250.

Diminuer l’espace cabine afin de gagner plus d’espace pour le divertissement

Parlons maintenant des cabines. J’ai déjà eu vent d’une telle tendance auparavant, mais il semble que celle-ci se confirme de plus en plus pour plusieurs fabricants de gros croiseurs de 35 pieds et plus. Il s’agit de la disparition des grosses cabines en faveur de plus petites afin de gagner plus d’espace dans le cockpit. Des fabricants m’ont dit demeurer à l’écoute de leurs clients qui affirmaient ne pas dormir souvent à bord de leur bateau. Cela signifie qu’ils avaient un bateau conçu à 50/50 pour le cockpit et la partie cabine, alors qu’ils utilisaient les cabines moins de 10 % du temps qu’ils passaient sur le bateau. Ces fabricants ont donc décidé de construire des modèles utilisables à 90 % en termes d’espace de divertissement.

Du luxe à profusion

L’an dernier, Sea Ray a lancé sa gamme L-Class avec ses modèles L650 Fly et L650. Ces modèles de grand luxe – d’où le « L » dans la dénomination – ont permis au fabricant de réintégrer sa place parmi les grands constructeurs de modèles de luxe après des années difficiles dues à la récession. Comme nous l’avons vu avec le L650, ce fut un coup de maître. Le modèle L590 perpétue fièrement cette tradition et, tout comme ses prédécesseurs de la gamme, il est assurément prêt pour la vie à bord et probablement plus beau que votre maison. Sérieusement, ce « L » est bien choisi!

La fête continue du côté des pontons

Après plus d’un siècle consacré à la fabrication de bateaux, Larson a emboîté le pas l’an dernier du côté des pontons avec sa série de modèles Escape TTT munis de flotteurs à forme conique (Tapered Tube Technology). Cette année, le fabricant récidive avec sa série RT à flotteurs ronds. Celle-ci connaît déjà un succès assuré. Tout en possédant le même design et la même qualité de construction, les modèles Escape RT sont offerts à des prix inférieurs.

Notons que le luxe et la performance continuent d’être au rendez-vous chez les gros fabricants de pontons, notamment Harris, Bennington, Cobalt et Premier.

Des pare-brise bien accueillis par la clientèle

Lors du Salon international du bateau de Toronto, Harris et Bennington ont présenté en primeur des modèles munis d’un pare-brise complet, chose peu commune pour un ponton. La plupart ne possèdent rien pour bloquer le vent ou, au mieux, un petit pare-brise sur la console de navigation alors que le reste du ponton demeure à l’air libre. J’ai eu l’occasion d’avoir un entretien avec des représentants de fabricants de pontons à ce sujet. Ceux-ci croient que cela va changer la donne sur le marché, particulièrement dans les États du nord des États-Unis et au Canada où les températures sont froides en début et en fin de saison. Un grand pare-brise permettra en effet d’être moins exposé à l’air frais. Je suis plutôt d’accord là-dessus puisque j’ai moi-même souvent l’occasion de faire l’essai de pontons lors de journées fraîches. Cela aura évidemment un prix, mais ne vous attendez pas à ce que ces pare-brise fassent partie de l’équipement standard dans un avenir rapproché.

Autre facteur déterminant en faveur d’un pare-brise : la puissance des moteurs de pontons. Un plus gros moteur signifie qu’un ponton peut vraiment se déplacer à très grande vitesse. Avec 300 ch derrière, vous risquez de perdre votre casquette et d’avoir froid, n’est-ce pas? Sans protection, que ferez-vous?

Nouveaux modèles Element chez Bayliner

Le modèle gagnant chez Bayliner pendant les dix dernières années a été le 170 Bowrider, mais il y a du changement maintenant du côté de la série Element qui est en plein essor.

En effet, à Miami, en 2013, les gens de Bayliner m’avaient dit qu’ils s’attendaient à ce que le modèle Element, un bateau sport de 16 pieds au design distinctif et dont la coque a été baptisée « M-Hull », devienne leur plus gros vendeur. Eh bien, il est devenu si populaire que le fabricant avait ajouté l’an dernier une version XL à la série, un modèle de 18 pieds, et comptait même en lancer d’autres.

La réponse : le XR7. Puisque sa coque ressemble à celle d’un ponton à trois flotteurs, Bayliner a donc décidé que ce modèle marquerait son entrée sur le marché des pontons. Le XR7 présente une plateforme qui a été allongée, soit d’une superficie de 22 pieds sur 8,5 pieds, avec une longueur hors tout de 25,5 pieds. Il offre les mêmes possibilités de configurations qu’un ponton tout en étant très facile à manœuvrer. Le XR7 risque donc de devenir le modèle le plus populaire auprès de la clientèle.

Nouvelle technologie RiDE de Yamaha

Il y a quelques années, Sea-Doo lançait le premier système de freinage pour ses motomarines : le système iBR (frein et marche arrière intelligents). Yamaha vient d’emboîter le pas avec sa nouvelle commande des gaz à deux manettes RiDE pour les marches avant et arrière.

J’ai eu la chance d’essayer les deux et je me demande encore pourquoi on a attendu si longtemps pour développer cette technologie. C’est vraiment super! Cela permet de mieux contrôler la motomarine, en plus de faciliter l’accostage et les manœuvres près des quais. Fini donc les désagréments de conduite!

Les bateaux sport à propulsion par jet de Yamaha ont également une nouvelle quille articulée qui prolonge essentiellement la quille du bateau, offrant ainsi une meilleure stabilité et plus de manœuvrabilité.

Après avoir battu le record des hivers les plus froids au nord-est de l’Amérique du Nord, consolons-nous, car la saison de la plaisance est déjà commencée et nous apporte son lot de nouveautés de toutes sortes.

Par Steven Bull

*Ce reportage a été publié dans la parution Été 2015 de Québec Yachting.