Québec Yachting

Soignez votre bateau à moteur : il ira loin dans la vie

Comment entretenir votre bateau à moteur?

Votre bateau, c’est un peu comme votre bébé? Eh bien, pour qu’il s’épanouisse dans l’existence, il va falloir vous en occuper… Trois avantages : il flotte, c’est lui qui vous porte, et la plupart du temps, il fait ce qu’on lui demande.

L’essentiel pour choyer son bateau

Trois démarches essentielles rythment l’activité d’entretien d’un bateau à moteur.

La première consiste à le nettoyer. Il s’agit non seulement de soigner son apparence et de préserver le confort inhérent aux espaces propres et ordonnés, mais aussi et surtout de prévenir des dégradations importantes grâce à un nettoyage méthodique. La coque, le pont, les cales, les surfaces atteintes de rouille et de moisissures sont les bénéficiaires de ces gracieuses attentions!

La seconde démarche consiste à rénover son bateau. On distingue les rénovations relatives à la coque et au pont de celles relatives à l’électrique et l’électronique (batteries, moteur…).

Enfin, l’hivernage associe ces deux premières démarches à des procédés spécifiques liés à l’entreposage et à la préservation des éléments du bateau.

Dans le Guide Ultime d’entretien du bateau sur le Allboatblog, chaque partie et élément important du bateau sont passés en revue, que cela concerne le nettoyage, la rénovation, et la préparation à l’hivernage.

L’entretien de la plupart des parties du bateau a, le plus souvent, lieu une fois par an. Mais ce n’est pas une règle absolue, et ce guide donne une idée de la fréquence à laquelle la plupart des tâches peuvent être effectuées. La meilleure chose à faire, pour ne pas se perdre dans la liste des corvées et garder une trace écrite de ce qui a été fait (et des problématiques qui ont été rencontrées), c’est d’établir un carnet de maintenance. Des contenus en ligne peuvent vous aider à le créer et à établir votre calendrier. L’application gratuite BoatOn vous permet d’entrer les dates auxquelles vous avez accompli chaque tâche, et vous indique le délai avant la suivante. Vous êtes ensuite averti un mois en avance.

Pour vous faire une idée du matériel qui vous sera nécessaire pour un entretien complet de votre bateau, nous avons compilé dans ce tableau les outils et les produits nécessaires ou utiles.

QUEL MATÉRIEL POUR ENTRETENIR SON BATEAU?

Pour nettoyer la coque, le pont, la cale et l’acier inoxydable :

Outils :

– Plusieurs éponges (dont une grosse)

– Gants en caoutchouc

– Vaporisateur ménager

– Chiffon ordinaire

– Chiffons microfibre

– Seau

– Aspirateur liquide et poussière (facultatif, pour la cale)

Produits :

– Nettoyant spécial coque

– Nettoyant blanchisseur à base d’acide oxalique (facultatif, pour blanchir)

– Shampoing déperlant / autoséchant (facultatif, anti coulures)

– Nettoyant universel bateau

– Dégraissant (facultatif, lessive Saint-Marc ou savon noir, pour les cales, en remplacement du nettoyant universel)

– Nettoyant spécial acier inoxydable (pâte ou liquide)

– Produit antirouille à vaporiser

Si nécessaire : gel dérouillant passivant

Si nécessaire : produit antirouille spécial gelcoat

– Produit antimousse

– Pour selleries et tauds : acide oxalique, borax, vinaigre blanc ou eau de javel…

EN CAS D’HUILE DANS LA CALE :

Outils :

– Raclette

– Tissu absorbeur de corps gras

Produits :

– Produit dispersant huile

– Dégraissant spécialisé

SPÉCIAL TECK :

Outils :

– Brosse douce en poil de soie

– Balai, brosse à ongle, brosse à dents (poils doux).

Produits :

– Mélange eau / shampoing doux maison ou produit spécialisé à diluer

Pour réparer et rénover la coque et le pont :

Outils :

– Masque de protection

– Vêtements de protection

– Rouleau à peinture

– Pinceaux

– Spatule

– Grattoir

– Chiffon

– Coton à polir ou peau de mouton à laine torsadée

– Nettoyeur haute pression

– Lustreuse électrique

Produits :

– Gelcoat

– Peinture marine ou peinture polyuréthane à deux composants

– Dégraissant

– Résine époxy (facultatif)

– Peinture primaire (facultatif)

– Primaire d’antifouling adapté au bateau et à l’environnement

– Peinture antifouling adaptée au bateau

– Bouteille de polish

– Pot de cire de finition

SPÉCIAL TECK :

Outils :

– Papier de verre à grain très fin

– Ponçeuse électrique (facultatif)

– Pinceau doux en poil de soie

Produits :

– Produit spécialisé pour raviver

– Huile nourrissante imperméabilisante ou imprégnateur (sealer) imperméabilisant

– Vernis marin.

Problème d’osmose sur la coque d’un bateau.

De la coque au pont : un esprit sain dans un corps sain

Vaccinez votre protégé contre l’osmose, cette maladie qui fait des ravages, et cloque toute la surface de la coque si elle ne fait pas l’objet d’un traitement préventif. Comment faire?

Nettoyez la coque en polyester en utilisant un nettoyant spécifique que vous rincerez ensuite à l’eau douce. Pour nettoyer votre pont en polyester, vous utiliserez votre nettoyant universel pour bateau à diluer et vaporiser. Comme pour la coque, il devra être rincé après avoir reposé une quinzaine de minutes. Vous pouvez penser aux shampoings déperlants et raclettes pour éviter les traces. Si votre pont est en teck, son nettoyage se fait avec un mélange d’eau et de shampoing doux, et l’on profite de cette tâche pour le raviver avec un produit spécialisé et l’imperméabiliser avec de l’huile nourrissante ou un imprégnateur.

N’oubliez pas de faire le ménage dans vos cales, souvent remplies d’une eau très sale. Dans ce cas, il faut d’abord écoper l’eau avec un seau d’eau et un aspirateur liquide et poussière. S’il y a de l’huile, on peut utiliser un produit dispersant et ajouter de l’eau pour la recueillir plus facilement. Le produit de nettoyage peut être utilisé dans l’eau stagnante (on laisse le bateau tanguer pour le répandre) ou à l’éponge.

Il arrive que votre bateau porte des traces de rouille ou de moisissures… Pas de panique, ces petites « éruptions cutanées » arrivent à tout le monde. Pour éliminer la rouille sur l’acier inoxydable, vaporisez un produit antirouille ou passez une pâte à polir au chiffon. Le gel dérouillant passivant effectue un travail plus intense avec sa seule application au pinceau, sur l’acier inoxydable et même sur le polyester en contact avec ceux-ci quand il est affecté par des traces orangées.

 Prévenez les moisissures en évitant l’humidité stagnante. Celle-ci fait le plus de dégâts au moment de l’abandon prolongé qu’est l’hivernage : faites sécher votre bateau au soleil avant de le ranger, et protégez-le éventuellement par une bâche ou un film qui empêcheront l’humidité de s’incruster. Vous pouvez même sortir votre bateau à l’air libre lors d’une belle journée d’hiver. Contre l’humidité, au quotidien comme au moment de l’hivernage, il y a la solution des absorbeurs d’humidité sous forme de boîte et autres perles de gel de silice, très efficaces et réutilisables après séchage. Pour nettoyer les petits champignons verts qui ont déjoué tous vos pièges, vous aurez le choix entre le grattoir, les produits anti-mousses, et un certain nombre d’autres produits tout aussi efficaces comme la poudre de borax.

Mieux vaut prévenir, mais on peut aussi guérir : réparer et repeindre sa coque

Pour rénover votre bateau, vous pouvez avoir besoin de réparer des éclats plus ou moins importants sur votre coque. Pour ce faire, il vous faudra dégraisser la surface et la poncer avant d’enduire l’avarie de gelcoat. Pour le pont, vous utiliserez de la résine époxy avant de finir à la laque bi-composante.

La rénovation passe bien évidemment par l’application d’une peinture fraîche qui protègera le bateau et lui rendra certaines de ses performances. La peinture antifouling rendra leur lustre glissant à vos œuvres vives, à moins que vous ne lui préfériez une solution plus écologique (nettoyage régulier, ultrasons, films…).  Une peinture marine ou polyuréthane à deux composants recouvrira la partie émergée de votre iceberg. Il va sans dire que la peinture s’applique après la réparation des éventuels éclats avec du gelcoat.

Pour une finition parfaite de vos travaux de rénovation de la coque, vous appliquerez un polish qui la protègera et la fera briller. Celui-ci s’applique au chiffon, avant de procéder au lustrage proprement dit de la surface, puis à son cirage, avec une lustreuse électrique.

Le guide d’entretien évoque également la technique du wrapping, qui est une alternative à la fois à la peinture et au polishage des œuvres mortes, à travers l’application d’un film autocollant personnalisé.

Batteries, anodes, moteur : votre bateau fait le plein d’énergie

Qu’il soit hors-bord ou in-board, votre moteur réclame aussi qu’on s’occupe de lui. Commencez par jeter un œil aux anodes sacrificielles : doivent-elles être changées ? C’est le cas si leur taux d’usure a dépassé les 75% (si l’usure est arrivée très vite, il faut vérifier qu’il n’existe pas de fuite électrique…).

Dans vos opérations d’entretien du moteur, pensez à toujours vérifier l’état des joints.

Vous ferez une révision de votre moteur in-board, notamment de son circuit de refroidissement. Vous changerez le liquide de refroidissement du système à l’eau douce (il faut vidanger d’abord : les étapes sont détaillées dans le guide) et nettoierez le système à eau de mer en surveillant au même moment l’état de la turbine, à changer si nécessaire.

Le contrôle du thermostat et de la valve anti-siphon vous permettra de vérifier l’état de l’échangeur thermique.

D’autres pièces doivent être contrôlées, comme le filtre à air et la courroie de distribution. Le premier doit être dépoussiéré et sa mousse éventuellement changée, et l’on vérifie l’élasticité de la seconde qui doit maintenir un niveau de tension adéquat.

Si vous avez un moteur hors-bord, vous pouvez commencer par en vidanger l’huile. Il faut pour cela mettre le moteur en marche dans l’eau afin de la fluidifier. On place ensuite un bac sous l’embase déposée et l’on ouvre le bouchon de niveau puis le bouchon de vidange pour que l’huile s’écoule. L’huile neuve se remplit par le bas jusqu’à ce qu’elle déborde par le bouchon de niveau.

Après avoir changé l’huile, vous pouvez changer la turbine du moteur. L’on accède à la pompe à eau, dans laquelle elle se trouve, en dévissant le joint de sortie. L’arbre de transmission peut bénéficier d’un petit entretien au passage.

Le guide ultime d’entretien du bateau vous donne quelques tuyaux pour assurer une bonne longévité à votre batterie. En général, celle-ci doit rester au sec et au frais, et ne pas subir de surtension. En fonction du type de batterie, les conditions de charge et de conservation peuvent être différentes. Si la batterie se sulfate lors de l’hivernage, vous pouvez tenter de vous débarrasser des cristaux blancs en appliquant une charge d’égalisation… voire en l’envoyant dans un centre de maintenance.

Votre navire dort comme un bébé : ce qu’il faut faire pour l’hivernage

L’hiver semble loin, mais il approche, et il va bientôt faire bien trop froid pour passer autant de temps auprès de votre précieux bateau. Heureusement que celui-ci peut hiberner sans réclamer des soins constants. Attention, bordez-le bien avant qu’il ne s’endorme !

Déposez les batteries de votre bateau, puis commencez l’hivernage de votre moteur en le dessalant à l’eau douce et en procédant à son entretien tel que nous l’avons évoqué dans cet article, et détaillé dans le guide ultime. Pour déssaler un moteur hors-bord, on utilise des « oreilles de Mickey » à fixer sur les ouïes d’aspiration. Protégez votre moteur in-board de la corrosion avec une huile à brumiser comme le WD40. Changez tous les éléments usagés que nous n’avons pas encore évoqués : bougies, vis… Et n’oubliez pas de graisser les pièces mobiles / les commandes du moteur.

Injectez un antigel spécifique et écologique dans le moteur, dont vous adapterez la concentration en glycol en fonction des températures les plus basses que votre région risque de connaître. Utilisez un kit d’hivernage qui, le moteur en marche, va remplacer l’eau qui y stagne par le produit. Protégez également toutes vos plomberies avec un autre antigel spécifique : réservoir tampon de la douche, pompe de cale, toilettes et réservoir septique, chauffe-eau, etc.

Collaboration avec Allboatblog