La Méditerranée ou les Caraïbes? Vers un choix éclairé!
Voilà deux destinations prisées des Québécois amoureux de la mer. Pour éclairer les choix de ceux qui s’interrogent, Hilda et moi, en Méditerranée depuis 2006, avons sollicité la collaboration de Michel Brassard en Martinique pour qui les mers du Sud, les Caraïbes en particulier, n’ont plus de secrets. Notre amical échange, basé sur la solidarité légendaire des marins, saura, nous l’espérons, vous éclairer.
16 février 2018, 9 h du matin, le ciel est gris ici, à Mont-Tremblant, nos quartiers d’hiver d’octobre à mars depuis 2011. Le thermomètre indique moins 6 °C, soit moins 10 °C ressenti avec un facteur humidex qui vous traverse le corps jusqu’aux os! Cette année, notre hiver québécois joue du yo-yo, allant de moins 30 °C à plus 10 °C, accompagné parfois de neige, de pluie et de grésil! Quoi qu’il en soit, Hilda et moi adorons l’hiver au Québec!
Les conditions météo aux antipodes!
Mais il n’y a pas que la neige qui motive chaque hiver notre retour au Québec! Les conditions météo qui prévalent en Méditerranée à cette période de l’année y contribuent aussi et nous incitent à partir. Aujourd’hui, par exemple, il fait 12 °C à Marmaris. Pas si mal en apparence si ce n’était de la pluie et de l’humidité. À bord de Dance Me, ce serait l’inconfort total! Il y a quelques semaines, une tempête avec des vents de 35 nœuds et des rafales à 45 nœuds et plus a balayé la marina, entraînant des bris importants aux quais et à quelques voiliers. Des voisins hivernant à quai et parfaitement amarinés ont été malades au bout de deux jours… c’est dire! Mars n’affiche guère mieux avec des prévisions d’averses entre 15 mm et 20 mm et un facteur humidex à certains moments insoutenable. Cette météo qui prévaut de novembre à mars en Méditerranée tranche carrément avec celle que l’on retrouve dans les Caraïbes où, par comparaison, il fait actuellement entre 25 °C et 30 °C, accompagné de prévisions stables à long terme et de quelques orages dispersés. Alors, si vous planifiez naviguer à cette période-ci de l’année, les Caraïbes s’imposent.
Sous le soleil tropical de la mer des Caraïbes, la période idéale va de novembre à mai. Viennent par la suite les ondes tropicales et les ouragans. Pour éviter les ouragans, il faut demeurer vers les 10 degrés nord. Mais là, il fera un peu chaud avec des 32 °C. Alors, côté conditions de navigation, les Caraïbes demeurent assez proches de la destination idéale si, en saison cyclonique, on demeure bien au sud, bien au chaud.
Les Caprices de la Méditerranée
Même en saison (avril à octobre), la météo peut réserver des surprises désagréables en Méditerranée. Sans prévenir, les vents peuvent passer en quelques minutes de 15 à 30 nœuds et plus, entraînant des creux de vagues de 1,5 m à 2 m et plus, ce qui peut s’avérer inconfortable au près. Il importe donc de prendre la météo quotidiennement pour se prémunir du bora ou du sirocco en Adriatique, du meltemi ou du poyraz en mer Égée, tout en se tenant sur ses gardes pour éviter les catabatiques la nuit venue et les vortex au détour de certains caps.
Par contraste, les Caraïbes jouissent de conditions météo stables avec l’alizé qui souffle continuellement d’est, passant seulement du nord-est au sud-est, l’intensité pouvant passer de 15 à 25 nœuds plus de 90 % du temps. Vu l’alignement naturel nord-sud des îles, on navigue généralement au vent de travers ou bon plein, plus rarement au près selon l’angle de l’arc antillais. Cela rend les passages plus rapides et plus confortables. Le courant est aussi de l’est vers l’ouest et accélère un peu dans les canaux entre les îles. Les conditions de navigation à la voile sont normalement presque idéales entre les tropiques.
En mer Égée comme en Adriatique, la navigation se fait généralement à vue. Les passages entre deux îles dépassent rarement 50 mn et parfois beaucoup moins, tandis que les côtes sont presque toujours à proximité. Il est pratiquement toujours possible de se mettre à l’abri si on est soudainement confronté à des conditions extrêmes. On notera par ailleurs la presque absence de marées (généralement inférieures à 30 cm) et la faiblesse des courants marins qui, sauf exception, dépassent rarement 1 à 1,5 nœud.
En mer des Caraïbes, les conditions extrêmes se résument pratiquement aux ouragans et aux tempêtes tropicales. Il y a occasionnellement des grains et le vent peut atteindre alors les 50 nœuds durant quelques minutes. On peut choisir ici aussi de naviguer assez près des îles ou de la côte pour s’y réfugier quand un fort grain s’annonce. En général, les navigations sont confortables. En périodes des Fêtes jusqu’en mars, les « Christmas Winds » sont plus sportifs, atteignant les 30 nœuds. Dans les canaux entre les îles, la mer peut alors devenir moins confortable. En saison cyclonique, contrairement à ce qu’on imagine, les conditions sont plus douces, sauf au passage des tempêtes tropicales et ouragans. Ces phénomènes sont aujourd’hui bien identifiés et même si on ne prévoit pas toujours de façon précise leur route, il est facile de les éviter. La côte sud-américaine n’est pas menacée par ces tempêtes.
Mais là ne s’arrêtent pas les différences. Les deux destinations ont beaucoup à offrir. Chacune avec ses caractéristiques propres.
Des hommes et des cultures
La Méditerranée est un terroir fertile en histoire et en cultures. De la Slovénie à l’Albanie, on a l’impression de naviguer au Moyen Âge! L’Adriatique et les Balkans fascinent par leurs peuples encore marqués par la guerre d’indépendance de la Croatie, ayant causé la chute de la Yougoslavie au début des années 90. Il y a aussi le Monténégro et son mythique golfe du Kotor, puis l’Albanie, avec ses plans d’eau toujours minés à l’approche des infrastructures portuaires et sa grande pauvreté. Tout cela impressionne. Ce gigantesque plan d’eau est enclavé dans un paysage féerique et en quelque sorte surdimensionné. Et que dire de l’Italie, de la Sicile et des superbes Éoliennes gardées depuis des millénaires par le Stromboli, un volcan continuellement en éruption, agissant comme un phare naturel. Enfin, il y la Grèce continentale, tout comme ses milliers d’îles toutes différentes les unes des autres, et la Turquie avec ses côtes dentelées et ses restaurants accessibles seulement par la mer.
Parcourir la Méditerranée, c’est en quelque sorte voyager dans le temps il y a 2000 ans et bien plus. C’est aussi retrouver les fondements socio-politico-culturels de notre société contemporaine au travers de repères toujours bien présents. Alors, si l’histoire et la diversité culturelle vous interpellent, en choisissant la bonne période de l’année, vous serez servis à souhait en Méditerranée.
Pas directement influencées par l’histoire ancienne, les Caraïbes conservent tout de même des intérêts culturels importés par les Européens qui, au Moyen Âge, sont venus peupler ces îles tout comme les pays d’Amérique. L’histoire connue des Caraïbes ne remonte qu’à quatre siècles et les vestiges architecturaux sont rarissimes. Par contre, un peu comme en Méditerranée, les Caraïbes sont multiculturelles et le dépaysement n’est pas sans intérêt! Les langues, incluant les créoles, sont variées et amusantes. Les différentes cuisines qui utilisent des légumes et des fruits inconnus des nordiques rendent la découverte souvent des plus intéressantes. Amusant de goûter les acras de morue, le colombo de porc créole, un gratin de fruit de l’arbre à pain aux îles françaises, puis le shark and bake ou le rôti de Trinidad, les hallacas, le pabellon, la cachapa au Venezuela. Et les fruits tropicaux merveilleux. Il n’y a pas que la banane et le plantain. Il faut connaître la sapotille, quel délice au goût de crème brûlée! La pomme cannelle, le fruit de la passion, la sapotille et la papaye, je ne voudrais plus m’en passer!
Les Caraïbes offrent également, et surtout, une plus grande immersion naturelle par leurs mouillages idylliques comme ceux qu’on découvre à Los Roques ou aux Aves, au milieu d’un atoll sur une eau turquoise bordée de palétuviers plus hauts que des érables qui poussent sur un sable blanc. Aux mouillages forains s’ajoutent des sites de plongée sous-marine offrant une expérience faunique incomparable. Par contraste, les sites de plongée en Méditerranée ont une vocation plutôt archéologique et historique avec une multitude d’épaves et de sites submergés à découvrir.
La pêche en Méditerranée n’a rien d’enviable comparativement à celle des Caraïbes où il est encore possible de pêcher son dîner presque chaque jour. Et quel plaisir que de pouvoir sortir un barracuda ou un mahi-mahi à la traîne ou une langouste au harpon. De plus, la surpêche en Méditerranée a forcé les populations côtières et les insulaires à recourir à l’élevage. Certains sites reconnus pour la qualité de l’eau produisent des poissons de qualité qui, par ailleurs, n’ont rien à voir avec les espèces indigènes.
Infractions, criminalité, piraterie et compagnie
L’insécurité des Caraïbes ne doit pas être prise à la légère. Le taux de criminalité est élevé, le Venezuela remportant le plus fort taux d’homicides de la planète. C’est une situation récente et qu’on espère passagère, mais qui ne peut pas être ignorée à l’heure actuelle. Le plus bas taux se trouve dans les districts et territoires outremer de la France. La Martinique et la Guyane montrent le plus bas taux de la région.
En Méditerranée de l’Est, en particulier en Adriatique, dans les îles grecques et en Turquie, on rapporte très peu d’actes criminels et aucun acte de piraterie dans les dernières années. De fait, les Turcs comme les Grecs sont reconnus pour leur honnêteté. On n’est jamais toutefois totalement à l’abri. Les infractions peuvent occasionnellement se produire, généralement lorsque votre voilier est laissé par exemple à l’ancre et sans surveillance. Ce type d’infraction pose par ailleurs rarement une menace pour les équipages. Pour en savoir davantage, vous pouvez consulter www.noonsite.com. Toutes les activités criminelles et infractions à l’échelle mondiale y sont rapportées.
Ressources techniques et matérielles
Les Turcs, tout comme les Grecs et les Croates, ont une culture maritime millénaire. Ils possèdent une connaissance approfondie de la navigation et savent l’entretenir. Il est d’ailleurs rassurant pour nous de savoir que l’équipe de techniciens de SK Yachting, ceux-là mêmes qui assurent l’entretien annuel de Dance Me, participent tout au long de l’année à des régates de haut niveau partout en Méditerranée sur un voilier haute performance en fibre de carbone,propriété de SKY.
Il existe plusieurs chantiers maritimes de haut calibre avec toutes les ressources nécessaires. La Turquie est reconnue pour la qualité de ses techniciens et les coûts avantageux de sa main-d’œuvre. À titre d’exemple, le tarif d’un mécanicien est de 30 €/heure en Turquie, comparativement à 50 € en Grèce. Le matériel importé en Turquie est par ailleurs fortement taxé et plus cher qu’en Grèce.
En Grèce, on trouve aussi de tout, pourvu que l’on dispose de temps puisque les pièces proviennent généralement d’Athènes et sont livrées par traversier. Il faut donc faire preuve de patience. Idem en Croatie où les pièces viennent généralement d’Italie.
Les chantiers maritimes, marinas et les travaux en général sont plus chers dans les Caraïbes. Il y a des exceptions qu’il faut connaître, mais en général, c’est plus cher aux Antilles qu’en Méditerranée, quoiqu’il faille ici apporter quelques nuances. En France, en Italie comme en Croatie, les marinas coûtent plus cher qu’en Grèce ou en Turquie. À titre d’exemple, nous déboursons 4000 € à Marmaris Yacht Marina, en Turquie, pour un contrat annuel de 12 mois, extensible à 16 mois. Ces coûts augmenteront de 50 % et même doubleront ailleurs en Méditerranée. Marmaris Yacht Marina offre actuellement le meilleur ratio qualité-prix dans tout l’est de la Méditerranée si on prend en compte la qualité de ses infrastructures, l’envergure de son chantier qui peut accueillir 1700 bateaux, dont 700 à quai, et ses ressources maritimes où tous les corps de métiers et les grandes marques sont représentés.
Les approvisionnements
On mange bien, parfois même très très bien dans les Caraïbes. Le coût de la vie est toutefois plus élevé qu’en Grèce ou en Turquie où un souper pour 2 personnes coûtera entre 30 € et 50 €, vin, taxes et pourboire inclus.
Le prix des approvisionnements varie en fonction de leurs origines. En Méditerranée, les fruits et légumes, les viandes et certains produits transformés, comme les vins (souvent excellents), les huiles et les produits de la ferme, sont d’origine locale et conséquemment très abordables. En fréquentant les marchés hebdomadaires et en s’approvisionnant chez le boucher local ou directement auprès des producteurs, on trouve de tout et de qualité. On s’approvisionne à bon compte, généralement à 60 % et même moins de ce qu’il en coûte au Québec!
Les aides à la navigation
La Méditerranée est sillonnée depuis des millénaires et demeure aujourd’hui une zone commerciale très fréquentée. Ainsi, certaines régions possèdent des corridors de navigation bien définis qu’il faut respecter. L’exiguïté de certains endroits, tels que l’Adriatique à l’approche de Venise, le détroit de Messine entre l’Italie et la Sicile, le détroit des Dardanelles reliant la mer Égée à la mer Noire et ses approches, font l’objet d’un trafic maritime intense. Même prioritaire à voile, il faut savoir se tenir à l’écart, car certains de ses super grands bâtiments de marchandises doivent manœuvrer dans peu d’espace. De plus, les traversiers qui sillonnent la région pour desservir des milliers d’îles habitées sont prioritaires en tout temps. Enfin, les manœuvres militaires impliquant plusieurs bâtiments sont fréquentes.
La Méditerranée est truffée d’obstacles quoiqu’elle soit bien marquée par une grande quantité d’amers différents. Les bouées cardinales, entre autres, sont largement utilisées et les phares illuminés entretenus en permanence par des équipes maritimes dédiées. Si vous prévoyez naviguer dans cette région du monde, il importe de bien connaître les conventions maritimes et la signification de ces amers pour éviter l’irréparable. Par exemple et selon la réglementation de la IALA, les amers rouges (à bâbord) et verts (à tribord), qui marquent l’entrée d’un chenal ou d’une marina au retour, sont inversés en Méditerranée par rapport aux Amériques où prévaut le « Red-Right-Return ».
Les cartes marines de la Méditerranée sont bien détaillées, même si certains relevés datent de plusieurs décennies. Le Pilot d’Imray est devenu notre bible dans le choix de nos destinations et de nos mouillages. Navionics nous guide lors de la planification de nos routes et InReach, maintenant Garmin, nous fournit des communications satellitaires bidirectionnelles d’urgence en cas de besoin. Les réseaux sans fil sont pratiquement toujours disponibles et les Wifi très répandus.
La réglementation
Où que vous soyez, vous avez l’obligation de bien connaître la réglementation locale. Vous n’aurez que très peu de succès à invoquer l’ignorance et vous vous attirerez des problèmes, parfois même par des autorités locales peu scrupuleuses qui y verront l’occasion d’un coup d’argent dont vous ferez les frais!
Alors, sachez par exemple que vous ne pouvez séjourner plus de 90 jours par période de 180 jours en zone Schengen, ce qui inclut la Croatie, l’Italie, la France et la Grèce. Si vous anticipez excéder cette période, vous pouvez toujours demander un visa de prolongation en vous y prenant d’avance. Alternativement, vous devrez vous réfugier au Monténégro ou en Turquie. En Turquie, le visa de séjour maximum est également de 90 jours par période de 180 jours. Pour y séjourner plus longtemps, il faut demander un permis de résident d’une durée de 2 ans, moyennant +/- 1000 € pour un couple. Ces règles ne s’appliquent qu’aux individus. Votre voilier, quant à lui, est soumis à d’autres règles régissant entre autres la durée maximale de séjour sans devoir payer les taxes.
Il faut être prêt à présenter l’enregistrement de votre voilier, une preuve d’assurance et un permis de navigation avec une liste d’équipage à jour, approuvée par les autorités maritimes en tout temps. En Grèce, la DEKPA (Permis de navigation dans les eaux grecques) vient de subir des révisions importantes. Jusqu’à l’an dernier, il en coûtait 30 € pour entrer en Grèce annuellement. En 2018, notre facture passera à 300 €, soit 10 fois plus cher pour un séjour comparable à l’an dernier!
Chaque entrée et chaque sortie de Grèce ou de Turquie nous obligent à passer par les douanes et les autorités portuaires. En Turquie, les autorités exigent de passer par un agent douanier, ce qui ajoute entre 40 € et 150 € par transaction selon l’endroit. En Grèce, on arrive à tout faire soi-même. N’hésitez pas à consulter les règlements de chaque pays, également sur www.noonsite.com.
Pour s’y rendre
À ce chapitre, les Caraïbes ont un net avantage. Vous voyagerez dans un axe nord-sud et donc plus ou moins dans le même fuseau horaire. Vous arriverez à destination 7 ou 8 heures plus tard, fatigués certes, mais sans les inconvénients du décalage horaire. Vous serez complètement rétablis en moins de 24 heures! Les Caraïbes s’avèrent une destination idéale pour les courts séjours ou les allers-retours fréquents.
Par comparaison, votre séjour en Méditerranée vous obligera à voyager d’ouest en est et sur une plus longue distance avec généralement au moins une escale. Résultat : vous arriverez épuisés! Si vous optez pour la mer Égée, par exemple, vous devrez envisager 13 à 20 heures de déplacements, en plus de 6 ou 7 heures de décalage horaire. Vous aurez perdu une journée à l’aller et il vous faudra quelques jours pour vous en remettre complètement. Alors, si vous choisissez la Méditerranée, visez un séjour minimum de 2 semaines, ce qui vous laissera environ 10 jours de voile. Idéalement, vous opterez pour 3 semaines ou même 4 semaines. Vous pourrez ainsi bénéficier d’escomptes sur le prix de la location. Le transport aérien coûtera moins cher en direction des Caraïbes vs la Méditerranée (en moyenne 750 $ vs 1 200 $ par personne).
En conclusion, les deux destinations n’ont rien à envier l’une à l’autre. Le choix, vous pourrez le faire en toute connaissance de cause et en fonction de vos intérêts, de vos attentes et de la période de l’année à laquelle vous souhaiteriez partir à l’aventure.
Bonne voile, bons vents et bonnes découvertes, quelle que soit votre destination!
Un merci tout spécial à Michel Brassard pour sa précieuse collaboration à la préparation de cet article.
Par Jacques Chalifour et Hilda Luyt
En collaboration avec Michel Brassard
* Cet article a été publié dans le magazine Printemps 2018 de Québec Yachting.