Voici quelques conseils de sécurité à bord
La saison nautique est déjà bien installée, mais il est toujours important de réviser les règles de sécurité de base. Une embarcation en bon état est un élément primordial pour assurer une navigation sécuritaire. Plusieurs guides et ressources sont disponibles pour aider les plaisanciers à atteindre cet objectif. En cas de doute, il est préférable de consulter un mécanicien spécialisé ou un expert maritime.
Au-delà de la vérification mécanique de l’embarcation, il faut vérifier que cette dernière possède tous les équipements de sécurité nécessaires requis par la loi. Transports Canada publie le Guide de sécurité nautique, qui sert de référence aux plaisanciers, concernant ces requis légaux. Ce document inclut aussi plusieurs notions élémentaires et conseils de sécurité de navigation. Une lecture attentive aidera un propriétaire d’embarcation à acquérir les connaissances minimales nécessaires à une pratique nautique sécuritaire.
L’application Découvrez le nautisme Sécurité aborde aussi les principales règles, directives et pratiques exemplaires contribuant à ce que vous et votre famille soyez en sécurité sur l’eau.
Les Escadrilles canadiennes de plaisance ainsi que les unités de la Garde côtière auxiliaire canadienne ont des membres formés pour faire des vérifications de courtoisie afin de vous assurer que votre embarcation possède tous les équipements de sécurité nécessaires selon la loi. Ces organismes offrent plusieurs services gratuits aux plaisanciers, tels que la formation à la navigation de base et des services de remorquage en cas de panne. Ils représentent un maillon important de la sécurité sur les voies navigables du Canada. Ces services existent grâce à l’implication de bénévoles et sont financés par les dons de la communauté. Les amendes de la Sûreté du Québec en cas de non-conformité des équipements de sécurité d’une embarcation dépassent rapidement les 200 $. Cliquez ici pour obtenir un aperçu des amendes auxquelles vous vous exposez en situation de non-conformité à la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada. Pourquoi ne pas demander à la Garde côtière auxiliaire canadienne une inspection de courtoisie? Cela pourrait être une bonne façon de vous éviter une amende salée. Vous pourriez en profiter pour faire une contribution volontaire à cet organisme bénévole. Il s’agit d’une façon intéressante de vous assurer de la conformité de votre embarcation et de contribuer à un organisme qui sera là pour vous aider sur l’eau en cas de besoin. Il faut toutefois se rappeler que les éléments suggérés par Transports Canada ne constituent qu’une base de sécurité minimum. Il faut se préparer davantage afin de pouvoir répondre adéquatement à une situation d’urgence à bord.
Une fois ces étapes initiales complétées, il faut penser à créer un plan de navigation sécuritaire et un plan d’action d’urgence qui sera adapté à l’embarcation, à la zone de navigation, à la compétence et à l’expérience de l’équipage présent à bord. Il est clair qu’il est impossible de prévoir toutes les situations d’urgence et de bien comprendre d’avance toutes leurs implications. Il peut toutefois être utile d’imaginer un des pires scénarios possibles, afin de créer un plan de prévention et un plan d’action d’urgence qui serait adapté pour prévenir et répondre à cette situation. En théorie, cela devrait permettre d’avoir en tête un plan global qui devrait assurer la sécurité de l’équipage dans la plupart des autres cas d’urgence moins grave. On ne souhaite évidemment pas le pire à personne, mais il est préférable d’y être préparé.
Examinons le cas d’un feu à bord, impossible à contrôler avec les extincteurs disponibles et qui force les passagers et l’équipage à abandonner le bateau rapidement. Ce genre d’événement est plutôt rare (tant mieux), mais il se produit à l’occasion et personne n’en est à l’abri. Il faut y penser et se préparer avant que cela ne se produise, si on veut être en mesure de réagir adéquatement et de limiter les dommages et même de prévenir ce genre de situation catastrophique.
Règle 1 : Posséder un bateau bien entretenu.
Quand on pense à la prévention d’un feu, il faut penser aux sources de carburant présentes à bord, comme l’essence ou le diesel, les contenants de propane et autres carburants pour la cuisson, pour les barbecues, ainsi que les sources électriques. Tous ces systèmes doivent être en parfaite condition afin de présenter un risque minimum pour l’embarcation.
Règle 2 : Avoir un équipage compétent.
Il faut aussi que ces systèmes soient opérés de façon sécuritaire et adéquate par toutes les personnes à bord.
Règle 3 : Être un chef de bord compétent qui donne des directives raisonnables et claires.
Il est du devoir du responsable de l’embarcation de s’assurer que les personnes autorisées à utiliser un poêle au propane sur un bateau soient conscientes des risques associés à cette utilisation et de l’emplacement des extincteurs qui permettront possiblement d’éteindre le feu avant qu’il ne se propage. Le même concept s’applique pour les systèmes électriques et de carburant. Le responsable de l’embarcation doit évaluer l’ensemble des risques de feu présents à bord et implanter des habitudes sécuritaires à l’égard de ces risques au sein de son équipage. Est-il plus sécuritaire de cuisiner seulement à l’ancrage? Est-ce que les invités resteront à bord lors d’un arrêt au quai pour ravitailler le carburant? Quand et comment permettra-t-on de fumer à bord? Comment gérera-t-on la consommation d’alcool?
Règle 4 : Avoir un plan d’urgence fait d’avance.
Si le feu ne peut être contrôlé, il faut savoir comment évacuer le bateau, où on peut récupérer rapidement sa veste de sauvetage, si elle n’est pas portée en tout temps, et quoi faire une fois qu’on se retrouve dans l’eau. Est-ce que nous avons le temps de mettre l’annexe ou le radeau de sauvetage à l’eau? Comment va-t-on alerter les bateaux voisins? Les services de secours? Qui va s’assurer que tous ont évacué le bateau? Si on n’a pas pu sauver l’annexe et qu’on n’a pas de radeau de sauvetage, est-il possible de rejoindre le bord à la nage? Pour toutes les personnes à bord? Sinon comment fait-on pour ramener tout le monde en sécurité?
Ces règles et ces considérations ne sont pas absolues ou universelles, mais constituent une base de réflexion à partir de laquelle un responsable d’embarcation devrait élaborer son propre plan de prévention et d’urgence en fonction de son embarcation, de ses compétences et de sa zone de navigation.
Êtes-vous certain que vous êtes en mesure de garantir la sécurité de tous à bord en cas de feu qui vous forcerait à abandonner votre embarcation? Sinon que comptez-vous faire pour améliorer votre sécurité à bord? Envoyez-moi vos questions et vos commentaires par courriel au nicolas235@icloud.com, cela va me faire plaisir de vous aider dans vos démarches.
Par Nicolas Authier
*Cet article a été publié dans le magazine numérique Été 2019 de Québec Yachting. Abonnez-vous au www.quebecyachting.ca/abonnement-numerique, c’est GRATUIT!