Tout savoir sur les balises de détresse personnelles
Le samedi 22 février 2020, la CONAM a organisé un séminaire sur la sélection, le réarmement et l’entretien des vêtements de flottaison individuels (VFI) et sur les balises personnelles, animé par Gaël Simon, à la Maison du nautisme, port d’attache de Nautisme Québec à Longueuil.
Une balise de détresse personnelle sert à communiquer la position d’un équipier à la mer à d’éventuels secours. Celle-ci peut se déclencher de deux manières : automatiquement au moment du gonflement du gilet (leur taux de déclenchement est d’environ 60 %) ou manuellement par pression d’un bouton. Votre appareil doit être enregistré auprès d’Industrie Canada pour être reconnu par les secours.
Les balises de détresse MOB / AIS / DSC
Ce type de balise communique par ondes radio (VHF) AIS / DSC. Elle a une portée de quelques milles nautiques, alerte les bateaux qui ont une radio VHF et elle est souvent munie d’une lumière puissante, mais ne communique pas la détresse au système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM). Les bateaux munis d’un récepteur AIS verront la victime apparaître sur la liste des cibles de leur AIS et sur l’écran de leur lecteur de carte si ce dernier est bien connecté à leur AIS.
C’est le seul type de balise qui peut être déclenché par le gonflement d’un gilet de sauvetage autogonflant même si la victime est inconsciente. Ce mécanisme n’est pas infaillible, mais si la courroie prévue à cet effet est bien entourée autour de la vessie de la veste et que la balise est armée, dans la majorité des cas elle sera activée sans action volontaire de la victime lors du gonflement du gilet de sauvetage autogonflant. Si elle ne s’est pas activée toute seule, ce qui arrive parfois, il est toujours possible de déclencher la balise manuellement.
Les balises de détresse PLB
Qu’est-ce que le PLB? Cela signifie Personal locator beacon. Ce type de radiobalise de localisation des sinistres doit être utilisé uniquement en situation de détresse. L’appareil doit avoir son antenne dans l’air, donc pas dans l’eau, et pointer vers le haut. Contrairement à un EPIRB qui est assigné à une embarcation et garantit 48 heures d’autonomie, un PLB émettra pendant 24 heures et est enregistré au nom d’un individu
Tous deux envoient une alerte au système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM). Cela ne contacte toutefois pas directement les bateaux près de vous. La balise EPIRB flotte avec son antenne vers le haut de façon autonome, mais est volumineuse et plus chère à l’achat. Le PLB quant à lui doit être tenu et orienté vers le ciel pour que son signal se rende au satellite. Il est toutefois plus petit et peut être contenu dans une poche ou accroché sur l’épaule sur votre vêtement de flottaison individuel. Ces deux types de balise émettent à la fréquence de 406 MHz à l’attention des satellites, puis à 121,5 MHz pour être localisé précisément par le bateau ou l’aéronef des équipes de recherche et de sauvetage.
Comme le SMDSM dépend de satellites et de stations à terre qui ont une certaine structure administrative, un délai de réponse de quelques minutes à quelques heures est à prévoir avant que les secours soient répartis vers la position de la victime. Peu importe où la balise est déclenchée sur la planète, une équipe de recherche et de sauvetage sera envoyée si les contacts associés à la balise dans la banque de données mondiale confirment que la détresse est bien réelle.
N’oubliez pas d’enregistrer EPIRB et PLB au Registre canadien des balises au https://www.cbr-rcb.ca/cbr/presentation/other_autre/forms_formulaires.php. Si cela a déjà été effectué, n’oubliez pas de maintenir à jour vos informations, entre autres les coordonnées des personnes à contacter en cas d’urgence. Il est préférable de choisir des contacts qui ne naviguent pas avec vous, mais qui sont au courant de vos plans de navigation.
La radio VHF portable avec GPS et DSC (ASN)
Ce type de radio permet de communiquer verbalement par VHF et possède une portée de quelques milles nautiques. Il permet d’émettre une alerte DSC avec la position de la radio, ce qui fait sonner une alarme par les radios VHF des bateaux aux alentours. Par contre, il est complètement inutile si vous êtes inconscient, car il doit être déclenché manuellement.
Comme la radio VHF DSC (ASN en français) avec GPS du bateau, cette radio est munie d’un bouton de détresse. Ce dernier est recouvert d’un capot rouge pour ne pas être enfoncé accidentellement. Ce bouton permet d’appeler des secours en émettant numériquement sur les ondes VHF la position et le numéro MI (comme un MMSI, mais pour une radio portable qui n’est pas spécifique à un bateau) qui doit être manuellement programmé dans la radio par son propriétaire. Une seule adresse peut être programmée dans chaque radio, alors soyez vigilant quand vous entrez l’adresse qui vous sera assignée par Industrie Canada à la suite de l’envoi du formulaire en ligne.
Voici le lien pour obtenir un MI pour votre radio VHF DSC portable : https://www.ic.gc.ca/eic/site/smt-gst.nsf/frm-fra/LMIY-B2EJUB.
Les balises de détresse commerciales
Ce type de balise permet de communiquer autre chose que la détresse. Vous pouvez notamment envoyer des messages bidirectionnels, votre position et plus encore! La balise commerciale offre cependant une couverture spécifique au fabricant (comme Garmin, Spot, Iridium et Globalstar), nécessite un abonnement annuel et ne contacte pas les bateaux près de vous.
Elle peut aussi émettre un message de détresse, mais pas nécessairement par le SMDSM. Chaque modèle aura des spécificités techniques et sa fiabilité dépendra de son fabricant et du réseau de satellites qui la dessert.
Voici quelques modèles à découvrir
Zoleo
Ce nouveau produit qui ne possède pas d’écran se connecte via Bluetooth LE à votre téléphone ou à votre tablette avec une application. Il offre une messagerie globale dans les deux sens (SMS, courriel, messages d’application à application). Le bouton Zoleo SOS envoie vos coordonnées GPS au partenaire de surveillance et vous recevrez une confirmation de réception. Au Québec, vous pouvez alerter Airmedic en cas d’urgence. Obtenez aussi les prévisions météo de DarkSky.
Prix : 260 $
inReach Explorer+
Il vous permet de rester entièrement connecté. Grâce au réseau Iridium par satellite, vous pouvez échanger des messages textes avec un numéro de téléphone cellulaire ou une adresse courriel. Vous pouvez publier des messages sur les médias sociaux et communiquer avec d’autres appareils inReach. En situation d’urgence, il est possible d’envoyer un SOS au centre de surveillance, d’échanger des messages textes au sujet de votre problème et de recevoir une confirmation que les secours sont en route. Votre famille et vos amis pourront suivre votre progression avec leur ordinateur ou leur appareil mobile grâce à Web MapShare.
Prix : 589,99 $
Téléphone satellite Iridium Extreme 9575
Ce téléphone possède une autonomie de 4 h de conversation et de 30 h en mode veille. Vous pouvez envoyer et recevoir des SMS ainsi que des courriels, et aussi bénéficier de services de localisation par GPS. Il prend en charge les services de suivi en ligne et de cartographie Google et possède un bouton SOS.
Prix : 1669,99 $
Merci à Abdelali Sbaï Idrissi de SKNA Solutions. Pour obtenir davantage d’informations sur ces systèmes, visitez le https://sknasolutions.com/ et https://sknasolutions.com/fr/blogue/.
Stratégie Nautique offre différentes formations théoriques sur les règles de course, l’inspection et l’entretien des voiles, et sur la navigation sur le Saint-Laurent en cohabitation harmonieuse avec la marine marchande et les mammifères marins.
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Par Joani Hotte-Jean en collaboration avec Gaël Simon, formateur privé et consultant pour Stratégie Nautique ainsi que capitaine du voilier GravlaX
*Cet article a été publié dans le magazine Été 2020 de Québec Yachting. Abonnez-vous, c’est GRATUIT!