Utilisation de la carte marine
Depuis l’Antiquité, dès que les hommes ont commencé à naviguer, ils ont dessiné les côtes pour retrouver leur chemin. À cette époque on utilisait des portulans qui n’étaient pas vraiment des cartes mais plutôt des représentations de parties du monde qui servaient d’aide-mémoire aux navigateurs. De nos jours, les cartes nautiques ont largement évolué à la faveur de nombreuses normes et standardisations et sont devenues le document de base obligatoire du navigateur.
Que retrouve-t-on sur une carte?
La carte fournit une représentation très précise de la position de la ligne côtière, de la profondeur, de la nature des fonds, du balisage, des feux, des amers, des indications de courant, de la position des dangers et des indications de radiocommunication.
De plus, on y retrouve la rose des vents, qui indique la valeur de la déclinaison magnétique, ainsi que des informations techniques concernant les feux et dont les détails sont repris dans le Livre des feux, bouées et signaux de brume, dans les Instructions nautiques et dans l’Atlas des courants de marée.
Ces guides sont des compléments détaillés de la carte et plusieurs de ces documents sont maintenant disponibles en ligne sur le site du Service hydrographique du Canada au www.charts.gc.ca, organisme responsable des cartes et publications nautiques canadiennes.
Le bloc titre
Il présente une grande quantité de renseignements qu’il est important de consulter avant d’utiliser la carte, car certains peuvent influencer les mesures et calculs s’y rapportant. On y retrouve le titre qui donne une description de la zone couverte par la carte, la projection (Mercator) et l’échelle qui fournit le rapport entre les mesures prises sur la carte et leur correspondance à la Terre (plus grande est l’échelle, plus précise est la carte). Des informations sur les profondeurs qui indiquent l’unité de mesure qui s’exprime en pieds, mètres ou brasses pour les cartes plus anciennes. Aujourd’hui, la grande majorité des cartes produites à travers le monde sont en mètres. De plus, on peut y lire une note sur les altitudes qui précise la référence utilisée, la hauteur des structures (phares, tours, etc.) et la hauteur libre sous les ponts et câbles aériens ainsi que sur les signes conventionnels qui réfère à la publication CARTE N° 1. Signes conventionnels, abréviations et termes. Ce catalogue explique chacun des signes et symboles utilisés sur les cartes marines.
Coordonnées et positions
Sur la carte, on utilise habituellement un compas à pointe sèche pour faire une mesure précise d’une coordonnée. Le compas permet de prendre la distance entre une position particulière et la ligne de grille la plus près. On prend cette mesure deux fois (horizontalement et verticalement) afin d’obtenir la latitude et la longitude sur les échelles du bord de la carte.
Les distances
Pour mesurer la distance entre deux points de la carte, on utilise encore le compas à pointe sèche. On ajuste le compas entre les deux points qu’on désire mesurer et on reporte sur l’échelle verticale à peu près à la même hauteur afin de déterminer la distance.
Routes
On sait maintenant comment mesurer des distances et établir des positions, mais pour utiliser correctement la carte on doit également pouvoir déterminer des directions. On peut par exemple vouloir tracer la direction d’une route sécuritaire entre deux bouées. Pour ce faire, on peut s’aider de différents outils tels que les règles parallèles ou les rapporteurs. On aligne le bord de la règle sur les deux bouées, puis on fait glisser la règle vers la rose des vents la plus près en prenant garde de ne pas perdre l’alignement. Finalement lorsqu’un bord de la règle est aligné au centre de la rose, on peut y lire l’angle de la route.
Compléter sa bibliothèque
Le Service hydrographique du Canada publie une série de guides qui viennent complémenter la carte nautique. La Table des marées et des courants mentionne les heures et les hauteurs prévues des hautes et basses mers. Les Atlas des courants de marées représentent les vitesses et la force des principaux courants au moyen d’un système de flèches. Il s’agit d’un document à utiliser conjointement avec la Table des marées. Les Instructions nautiques sont une série de fascicules qui fournissent des indications sur des caractéristiques naturelles, les descriptions géographiques, les variations climatiques, les quais, etc. Les Avis aux navigateurs sont des bulletins disponibles en ligne qui fournissent des instructions détaillées pour mettre à jour les cartes marines ainsi que les autres publications.
C’est la loi
En conclusion, rappelons que le règlement sur les cartes marines et les publications nautiques de la Loi sur la marine marchande du Canada exigent que les navires en eaux canadiennes aient à bord et utilisent les cartes marines et les publications nautiques canadiennes pour le secteur de navigation dans lequel vous vous trouvez. Ces cartes peuvent être en format électronique en autant qu’en cas d’une défaillance du système, vous possédiez un dispositif électronique de secours ou une version en papier. Les cartes marines aident efficacement à augmenter la sécurité de la navigation. Apprenez à les utiliser!
Qui est Michel Boivin?
Michel possède plus d’une trentaine années d’expérience de la voile légère et de la croisière. Il est instructeur de voile intermédiaire certifié par Voile Canada, instructeur Bareboat Skipper certifié International Yacht Training (IYT) et détient également un Brevet de capitaine de Transports Canada. De 2006 à 2011, il a agi en tant que vice-président croisière de Voile Québec. Depuis 2004, il est aussi associé et cofondateur de Formation Nautique Québec.
Par Michel Boivin, Formation Nautique Québec
*Cet article a été publié dans le Vol. 45 No. 1 de Québec Yachting. Abonnez-vous, c’est GRATUIT!