Québec Yachting

Nouveaux services sur les niveaux d’eau

Rivière Richelieu. Crédit photo : Joani Hotte-Jean.

Le Service hydrographique du Canada (SHC) du ministère des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne (MPO) modernise la livraison des niveaux d’eau de son réseau d’enregistreurs de niveaux d’eau. Le SHC diversifie et simplifie ses moyens numériques de livraison des niveaux d’eau par une application pour appareils mobiles.

Les navigateurs devaient auparavant avoir un ordinateur (de table ou portable) à bord de leur embarcation pour obtenir l’information en temps réel ou se fier aux divers services offerts par les marinas. L’édition annuelle des Tables et des courants du Canada sera toujours utile pour la planification des voyages à venir parce que la marée est générée par la Lune et le Soleil, mais elle est aussi modulée par les conditions météorologiques du moment.

Exemple de la nouvelle application du SHC. Source : Site internet du SHC.

Le SHC expérimente cette année une version sur téléphone cellulaire et tablette numérique pour la livraison des niveaux d’eau. Je vous invite à lire l’information apparaissant sur le site officiel du SHC (L’application de niveaux d’eau optimisée pour les appareils mobiles | Pêches et Océans Canada (dfo-mpo.gc.ca).

En ce qui concerne les cartes marines, je ne connais pas beaucoup de navigateurs possédant une table traçante de grande dimension pour les imprimer. Référez-vous plutôt à votre dépositaire officiel, sinon téléchargez la version numérique à jour, parce qu’en cas d’incident ou pire d’accident, ce sera cette version qui servira d’étalon lors de vos rencontres avec les autorités.

Pour les niveaux d’eau, le gros avantage de la nouvelle application est que les gens auront droit à cette information de façon dynamique et en temps réel. L’application pourra aussi saisir votre position et donner le niveau d’eau le plus probable à votre position et offrira bien d’autres options. La législation maritime s’adaptera certainement dans quelques années après que ces changements seront éprouvés, les navigateurs y trouveront leur compte.

La navigation commerciale aura cependant besoin d’une autre information sur les dégagements verticaux en temps réel pour compléter la panoplie des services offerts pour une navigation sécuritaire. Sachant que le point le plus bas d’un câble se meut toujours sous l’action du vent; il peut se déplacer au-dessus de la voie maritime ou s’écarter dans l’axe de ses deux points d’attache (tour, poteau, etc.) ou latéralement selon la direction et la force du vent. La variation du poids du câble (par ex. : présence ou non de verglas) et, si le câble est électrique, la charge électrique transportée peuvent aussi faire varier le dégagement réel du câble au moment de son croisement. Ces calculs comportent encore trop d’inconnues à modéliser, les navigateurs commerciaux devront attendre encore un peu.

Les niveaux d’eau ne sont pas seulement l’apanage du SHC, ils peuvent aussi être diffusés par d’autres agences gouvernementales, comme les ministères de l’Environnement canadien et québécois, la Commission mixte internationale, etc. et servir à d’autres fins que la navigation en premier lieu (inondation, agriculture, etc.). Il y a par contre une entente pour l’agrégation de tous les enregistreurs de niveaux sources et le partage de l’information afin d’optimiser les coûts d’opération de chacune des agences.

Parc Saint-Laurent à Repentigny, 25 juin 2021. Crédit photo : Joani Hotte-Jean.

Ce nouveau service sera des plus utiles pour les navigateurs quant à l’augmentation de la précision des niveaux d’eau en temps réel. Les prédictions ont été utiles et suffisantes lorsque les navigateurs ne possédaient pas de navires pouvant exploiter toute la colonne d’eau ou d’air disponible. Les observations et les prévisions à court terme sont maintenant rendues nécessaires.

Vos commentaires sur la nouvelle application aideront le SHC à ajuster celle-ci afin de mieux répondre aux besoins des navigateurs.

Bonne saison de navigation!

Par Bernard Labrecque
Président de l’Association canadienne d’hydrographie, Section du Québec
bernard.labrecque@globetrotter.net

*Cet article a été publié dans le magazine numérique Vol. 45 No. 2 de Québec YachtingAbonnez-vous, c’est gratuit!