Québec Yachting

Artisans du Saint-Laurent – Un projet intergénérationnel de promotion de la voile

Un aspect très distinctif dont nous sommes particulièrement fiers chez les Artisans du Saint-Laurent, c’est la caractéristique intergénérationnelle de notre équipe d’apprentis ébénistes maritimes qui travaillent à la construction de notre barque à voiles et avirons.

Alors, aujourd’hui, nous voudrions rendre hommage à l’équipe d’aînés bénévoles qui guident, accompagnent et motivent les jeunes constructeurs, par leur soutien continu et réconfortant. Bien installé sous un chapiteau dans la Baie de Beauport Sun Life, l’assemblage commence enfin à prendre la forme de ce que sera notre voile-aviron gréé en ketch.

Doucement mais sûrement, chacun y allant à son rythme, les aînés guident et accompagnent les jeunes qui se présentent pour apporter leur touche individuelle à ce projet. Nous aimerions profiter de cette opportunité pour vous présenter ces aîné(e)s si généreux(euses) de leur temps et de leur passion. 

André Martel regarde fièrement son bateau se concrétiser.

Vous connaissez déjà André Martel, notre Maître-artisan qui a en tête les détails de la fabrication, faute de plans d’architecte détaillés. Rappelons-nous que nous construisons à partir du modèle des Jeunes marins urbains qu’Yves Plante nous a permis de copier, photographier et dont il nous a fourni quelques lignes directrices disponibles, sans plus. André n’est pas juste un habile ébéniste, il se doit d’être un artisan créatif et un constructeur astucieux. Ce beau rêve de se retrouver sur l’eau sur ce bateau, que nous a proposé Philippe André Pelletier, l’idéateur et l’initiateur du projet, c’est grâce à André que chacun le croit maintenant possible. Après tout, il n’en est pas à sa première construction artisanale; il a mis à l’eau le mois dernier un deuxième bateau qu’il a construit de ses mains, dans son atelier de Donnacona.

Richard Bujold, tout sourire devant le travail accompli à date.

Son assistant principal depuis le tout début, c’est Richard Bujold; une machine toujours en mouvement. Quand une journée « ça n’avance pas, il va voir ailleurs », dit-il souvent. Un problème de transport? Une mèche manquante? On a à peine le temps de se poser la question que Richard est déjà parti et revient avec la solution. Nous allons pouvoir profiter de lui encore quelques semaines, car il attend patiemment que son voilier reprenne vie à Halifax. Malheureusement pour nous, il nous quittera alors pour aller vivre à bord de sa maison flottante vers de nouveaux horizons. Richard partage aussi avec les jeunes son rêve de partir pour le Sud et plus, à l’automne.

Bernard Vallée supervise l’application de la résine d’époxy.

Quant à Bernard Vallée, arrivé cette année, il donne toujours de bons conseils à partir de ses expériences. Lui aussi a déjà construit une élégante chaloupe de ses mains. Il nous raconte, alors qu’il supervise la réfection d’une couche d’époxy qui refuse de durcir, qu’il a déjà passé une semaine à nettoyer une couche d’époxy parce que sa recette n’avait pas prise. « Mieux vaut s’appliquer car l’époxy, ça ne pardonne pas », nous confie-t-il pour nous consoler avec ses propres expériences d’artisan ébéniste de marine. C’est donc vers Bernard que tous se tournent quand il s’agit de préparer une recette de ce scellant très populaire en construction artisanale.

Denis Doré contribue au perçage d’une varangue par son apprenti artisan.

Denis Doré travaille lui aussi sur son bateau et s’inspire des conseils et de l’expérience d’André pour avancer de son bord. Quand il est avec nous, c’est une ambiance toujours agréable qui s’installe. Il faut dire qu’il a longtemps travaillé avec les jeunes, il a participé à monter un programme des travailleurs de rue à une époque où le concept n’était pas encore inventé. Grand maître du « système D », on n’est jamais mal pris en sa présence. Avec nos jeunes en réinsertion socioprofessionnelle, Denis se retrouve donc tout à fait dans son élément et rajeuni de quelques décennies. De plus, il fait 40 km aller et retour pour venir travailler avec nous. Parlons de générosité!

Michel Perreault aide un adolescent à ses premiers essais au banc de scie.

Il y a aussi Michel Perrault, toujours disponible pour donner un coup de main. Déterminé à apprendre autant que les jeunes, c’est une force tranquille et apaisante. Il est surtout celui qui répond présent quand quelqu’un manque à l’appel. Comme la plupart des autres aîné(e)s bénévoles, c’est un ami de Philippe André Pelletier qui l’a recruté parmi ses voisins de Charlesbourg, au moment de lancer le projet. Michel n’en est pas à ses premières expériences de bénévolat; il en fait depuis plusieurs années dans des monastères, en France comme ici au Québec.

Michel Lapointe montre la manière de faire à son groupe de jeunes.

Un deuxième Michel, Lapointe celui-ci, vient sans faute, une fois par semaine. Les Artisans, c’est sa thérapie à lui après de dures épreuves consécutives à un grave accident d’automobile. Il y reprend progressivement contact avec le monde du travail, et quoi de mieux que des jeunes motivés pour lui en donner l’occasion. Plein de ressources, Michel apporte la goutte d’huile discrète qui fait que la machine qui s’était arrêtée se remet à tourner, sans qu’on s’en soit rendu compte. C’est surtout un spécialiste de la rénovation et des petits trucs en tout genre qu’il partage généreusement avec les plus jeunes.

Louis Martel est l’assistant qui supervise l’apprenti à ses premiers essais.

Un autre aîné qui s’est joint à l’équipe, cette année, c’est Louis Martel, le frère de notre Maître-ébéniste. Louis est plutôt habitué à faire son bénévolat dans les organismes caritatifs, comme les Rotary où il avait invité son frère aîné à présenter notre projet pour du soutien technique. Puis, il s’est finalement laissé prendre lui-même par notre projet et aide maintenant les jeunes à réaliser la construction de leur barque à voiles et avirons.

Céline Grenier cherche ce qu’elle devra passer prendre à la quincaillerie.

Et puis, enfin, la dernière et non la moindre, Céline Grenier, la guerrière de l’ombre. Avec les Artisans depuis les tout débuts, sans elle rien n’eut été possible, du moins les choses auraient été bien plus compliquées. Parce que, quand il s’agit d’aller chercher du financement, elle est toujours alerte à trouver un donneur qui s’ignore encore et rien ne l’arrête. D’autre part, quand tous semblent dépourvus parce qu’il manque le minimum pour bien travailler, c’est elle qui arrive avec tout ce qui est requis : un kit d’outils, une fontaine de breuvage froid, des gants, des masques, des lunettes, tout ce qui rend le travail plus sécuritaire et plus confortable. Aussi disponible et généreuse pour fournir les petits détails que pour trouver les gros sous, Céline est un modèle de bénévole de cœur.

Tous ce beau monde s’est laissé attirer et progressivement engager par une forme de bénévolat bien différente de ce que l’on propose habituellement, au service de personnes âgées ou dans le besoin. Le fait de travailler avec des jeunes offre à nos aînés une expérience de vie très rafraîchissante, voir même rajeunissante.

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Par Les Artisans du Saint-Laurent

*Cet article a été publié dans le Vol. 45 No. 4 de Québec Yachting. Abonnez-vous, c’est GRATUIT!