Étude sur la qualité de l’eau : La correction des raccordements inversés favoriserait l’accès à la baignade à Repentigny
La Fondation Rivières dévoile les résultats d’une étude sur la qualité bactériologique de l’eau du fleuve Saint-Laurent et de la rivière l’Assomption à Repentigny. La Ville de Repentigny a mandaté l’organisme à but non lucratif afin d’évaluer le potentiel de baignade et d’activités nautiques en identifiant des sources de contamination pour accroître l’accessibilité des rives à la population dans le cadre de l’adoption de sa politique environnementale.
Les données recueillies à l’été 2022 ne permettent pas de conclure que l’eau était propice à la baignade notamment dû aux raccordements inversés. Toutefois, en 2014, la Ville de Repentigny a adopté un plan d’action pour procéder à l’inventaire de ces raccordements afin d’améliorer la qualité de l’eau et de se conformer aux exigences du Programme d’infrastructures Québec-municipalités. Pour optimiser ses efforts, la Fondation recommande qu’elle priorise les secteurs qui pourraient être utilisés pour la baignade et autres activités nautiques.
Les raccordements inversés sont des conduites d’égouts branchées au réseau pluvial, avec pour conséquence de rejeter des eaux usées sans traitement dans l’environnement, que ce soit en temps de pluie ou en temps sec. Ce phénomène répandu au Québec survient lorsqu’un entrepreneur effectue le branchement non-conforme d’un nouvel immeuble au réseau municipal.
Quant aux activités sans contact direct avec l’eau (canot, kayak, planche à pagaie, etc.), deux des quatre sites à l’étude – parc Saint-Laurent et parc de l’Île-Lebel – présentaient une qualité de l’eau conforme au seuil recommandé la plupart du temps. Au Québec, le seuil de baignade recommandé est de 200 UFC/100 mL alors que le celui des activités de contact indirect est de 1 000 UFC/100 mL.
Les débordements d’eaux usées sont une autre source de contamination à Repentigny par temps de pluie, mais la Fondation n’a pas pu identifier quels ouvrages étaient problématiques pour un éventuel accès à l’eau dû à l’absence d’enregistreurs électroniques de débordements (EED) sur la moitié des ouvrages de surverse. Les EED indiquent le moment exact des débordements et leur durée, des conditions essentielles à l’élaboration d’un protocole de fermeture d’une éventuelle zone de baignade.
Ce problème est répandu au Québec. Depuis 2014, l’article 9 du Règlement sur les ouvrages municipaux d’assainissement des eaux usées (ROMAEU) exige que tout ouvrage de surverse qui connaît un débordement n’étant pas causé par un cas d’urgence soit muni d’un EED capable de mesurer la fréquence et la durée cumulée quotidienne de débordement.
« Étant bordée par le fleuve Saint-Laurent et la rivière L’Assomption, Repentigny a une position stratégique en termes d’accès à l’eau. On sent qu’il y a une volonté claire et forte de la Ville en ce sens. Maintenant, on va pouvoir accompagner la Ville dans la mise en œuvre de nos recommandations », déclare le directeur général de la Fondation Rivières, André Bélanger.
« Nous accueillons avec grand intérêt les résultats présentés par la Fondation Rivières. Nous avons à cœur de redonner aux Repentignoises et aux Repentignois un plein accès aux deux cours d’eau qui bordent leur ville. Pour ce faire, nous devions d’abord obtenir un portrait clair de la situation afin de bien orienter nos actions futures. Les résultats démontrent que nous sommes sur la bonne voie, puisque nous procédons à l’inventaire des raccordements inversés sur le territoire depuis plus de cinq ans. Nous nous assurerons de poursuivre nos efforts dans le sens des recommandations afin que la population puisse redécouvrir les plaisirs qu’offrent le fleuve et la rivière », indique le maire de la Ville de Repentigny, Nicolas Dufour.
Méthodologie
La Fondation Rivières a prélevé un total de 110 échantillons d’eau de surface à quatre sites de suivi réguliers, deux fois par semaine, entre juillet et septembre 2022. Dans le fleuve : au parc Saint-Laurent, au parc de l’Île-Lebel et à la marina de la Rive-Nord. Dans la rivière L’Assomption : au parc Entramis. L’analyse s’est faite sur la base du dénombrement d’Escherichia coli (E. coli).
À propos de la Fondation Rivières
Depuis 20 ans, la Fondation Rivières œuvre à préserver, restaurer et mettre en valeur le caractère naturel des rivières et contribue à assurer la qualité de l’eau et l’accès à l’eau pour la population québécoise, en tenant compte des dimensions sociales, environnementales et économiques. Elle réalise des études sur la qualité bactériologique pour différentes municipalités, dont Chambly, Mercier et Saint-Jérôme.
Source : Fondation Rivières