Nouvelle collaboration Canada-Québec sur la biodiversité – Québec et Ottawa confirment l’intention de créer un nouveau parc marin conjoint dans le secteur Anticosti-Mingan
Le secteur de l’île d’Anticosti, récemment classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, et de l’archipel de Mingan regorge de trésors naturels représentatifs de la richesse du patrimoine naturel québécois, dont le fleuve Saint-Laurent est l’un des fleurons. C’est pourquoi les gouvernements du Canada et du Québec annoncent leur intention commune de créer un nouveau parc marin conjoint au Québec pour protéger ce joyau naturel.
C’est ce qu’ont annoncé aujourd’hui M. Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada, et M. Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région des Laurentides. Le secteur envisagé, de manière préliminaire, est l’espace marin situé entre l’île d’Anticosti et la réserve de parc national fédéral de l’Archipel-de-Mingan, ce qui pourrait représenter un gain en conservation considérable en ce qui concerne la superficie marine protégée d’ici 2030.
Cette annonce est une première étape vers la création d’un éventuel parc marin Anticosti-Mingan. Les gouvernements du Canada et du Québec rencontreront conjointement, dans les prochains mois, l’ensemble des parties prenantes concernées par le projet, dont les Premières Nations, les organisations régionales et municipales, les groupes de recherche et les entreprises locales, afin de recueillir leurs points de vue et leurs commentaires. Ils souhaitent, entre autres, discuter et faire l’évaluation des avantages environnementaux, sociaux, écotouristiques et économiques qui pourraient découler de la création de ce parc, ainsi que des modalités de gestion les mieux adaptées à la réalité particulière du milieu.
Des consultations publiques sont également prévues dans les années à venir, en fonction de l’avancement des travaux qui sont lancés dès aujourd’hui. Elles pourront porter, entre autres, sur la délimitation précise du territoire à protéger et les mesures de conservation envisageables afin de protéger le milieu marin, tout en maintenant la qualité de vie des communautés locales et en veillant à maintenir la vitalité socioéconomique régionale.
Cette initiative rejoint l’engagement pris par les deux gouvernements à atteindre les cibles du Cadre mondial de Kunming-Montréal découlant de la Convention sur la diversité biologique, dont l’objectif de conservation de 30 % du territoire terrestre et marin d’ici 2030. Elle s’inscrit dans la continuité des partenariats précédents entre les gouvernements du Canada et du Québec en matière de conservation de la biodiversité, dont le projet d’agrandissement du parc marin Saguenay-Saint-Laurent annoncé en mars 2023. Les deux gouvernements reconnaissent que la protection d’un milieu aussi précieux passe par une forte coopération, une collaboration étroite et la concertation de tous les acteurs concernés.
Citations :
« Ayant visité l’île d’Anticosti et admiré ses joyaux naturels de mes propres yeux, je suis enchanté d’annoncer que le gouvernement du Canada s’engage à collaborer avec le gouvernement du Québec et les communautés autochtones concernées vers la création d’un nouveau parc marin. Notre objectif est de protéger les vastes et diversifiés écosystèmes marins qui lient la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan à l’île d’Anticosti. Cette initiative s’inscrit dans la lignée d’autres projets collaboratifs en cours, tels que le parc marin Saguenay-Saint-Laurent. Ensemble, ces projets représentent notre engagement continu dans la lutte contre les changements climatiques et la préservation des espèces menacées. »
L’honorable Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada
« Dans le contexte actuel des changements climatiques et du réchauffement des océans qui en résulte, il est plus important que jamais de prendre des mesures concrètes afin de protéger nos écosystèmes marins. Nous croyons aussi qu’il est important de bien faire les choses, et c’est pourquoi les consultations conjointes annoncées aujourd’hui permettront d’entendre tous les groupes d’intérêt de la région, incluant les pêcheurs, afin de trouver un juste équilibre entre la protection de la biodiversité et la vitalité économique de la Côte-Nord. »
L’honorable Diane Lebouthillier, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne
« Notre gouvernement est résolument engagé à protéger la biodiversité du Québec. C’est pourquoi nous sommes très heureux de faire cette annonce d’intention aux côtés du gouvernement fédéral ainsi que des acteurs locaux, régionaux, autochtones et internationaux. Grâce à cette belle collaboration entre tous les partenaires, nous posons aujourd’hui un geste historique en annonçant notre intention d’œuvrer vers la création d’un nouveau parc marin en bordure d’Anticosti, un joyau naturel qui vient tout juste d’être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, et dans l’archipel de Mingan. Je suis ravi de ce nouveau partenariat qui s’annonce prometteur pour tout le Québec. »
Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région des Laurentides
« La création d’un parc marin permettra d’assurer la protection des richesses naturelles d’Anticosti et de l’archipel de Mingan. C’est un legs précieux pour toutes les futures générations. En tant que ministre responsable de la région de la Côte-Nord, je me réjouis de ce nouveau partenariat dans lequel le milieu est impliqué. C’est une excellente nouvelle pour toute la région! »
Kateri Champagne Jourdain, ministre de l’Emploi, ministre responsable de la région de la Côte-Nord et députée de Duplessis
« La reconnaissance au patrimoine mondial de l’UNESCO génère une activité hors du commun du gouvernement, par l’entremise de différents ministères, à apporter l’aide nécessaire à la mise en œuvre du nouveau site pour le milieu d’accueil. Aujourd’hui, l’annonce d’intention de créer une nouvelle aire protégée par un parc marin amène un autre projet majeur de protection qui jouxte celui de la réserve de biodiversité d’Anticosti. Je suis très favorable à cet autre projet qui, tout comme ce fut le cas d’Anticosti, fera l’objet de consultations publiques pour informer et concerter tous les intervenants locaux. »
Hélène Boulanger, mairesse de la municipalité de L’Île-d’Anticosti
« Cette annonce d’intention conjointe des gouvernements démontre encore une fois le caractère exceptionnel de la riche biodiversité de la Minganie et s’imprègne parfaitement dans notre vision de mise en valeur et de protection de nos joyaux naturels tels qu’Anticosti et l’archipel de Mingan. Je salue la volonté des gouvernements de réaliser ces ambitions de conservation, tout en assurant une consultation des parties prenantes et des communautés du territoire. »
Meggie Richard, préfète de la MRC de Minganie
« Nous, Innus de Ekuanitshit, avons à cœur la protection du Nitassinan que notre peuple utilise depuis des millénaires. Puisque la création d’une aire protégée repose en grande partie sur le niveau d’engagement, de collaboration et de consultation des Premières Nations, il est important de reconnaître la relation que nous entretenons avec notre territoire et la nature, en tant que protecteurs et intendants responsables. Par conséquent, je souhaite que la protection de ce futur parc marin soit faite dans le respect de nos droits et en collaboration étroite avec les Premières Nations, car la cogestion favorise la conservation à long terme de la biodiversité et des ressources qui sont si chères à notre cœur. »
Jean‑Charles Piétacho, chef innu de Ekuanitshit
« Nous, la Première Nation des Innus de Nutashkuan, accueillons avec grand intérêt ce projet d’une future aire marine protégée qui couvrirait une partie de notre Nitassinan en milieu marin. Nous comptons participer à son élaboration, à sa création, à sa mise en œuvre et à sa gouvernance. Le maintien de nos activités traditionnelles, l’Innu Aitun, sur cette future aire marine protégée va de pair avec notre volonté de conservation et de mise en valeur de la biodiversité de tous les milieux, dont les écosystèmes marins. »
Réal Tettaut, chef innu de Nutashkuan
Faits saillants :
- Le secteur d’intérêt envisagé de manière préliminaire pour le parc marin se distingue par sa riche biodiversité, qui est un échantillon représentatif du secteur Anticosti-Mingan, tant sur le plan océanographique et écologique que sur le plan patrimonial et culturel. Ce territoire marin est notamment peuplé de vastes forêts d’algues et d’eaux riches en phytoplanctons, de précieux habitats sous-marins où se concentrent de nombreux mammifères marins, dont de plus en plus les baleines noires de l’Atlantique Nord, dont la population est en danger critique d’extinction. On y retrouve aussi d’importantes colonies d’oiseaux marins, des zones d’éponges et des espèces en situation précaire telles que l’anguille d’Amérique, le loup atlantique et la morue.
- La création d’un parc marin en périphérie de l’île d’Anticosti viendrait s’appuyer sur le site inscrit en septembre 2023 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cela permettrait également d’assurer un continuum de protection terre-mer avec les aires protégées existantes, notamment le parc national d’Anticosti, la réserve de biodiversité d’Anticosti et la réserve de parc national fédéral de l’Archipel-de-Mingan.
- Le modèle de parc marin a fait ses preuves dans le secteur Saguenay-Saint-Laurent. Sous la responsabilité conjointe du gouvernement du Québec et du gouvernement fédéral, la gestion du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent repose sur une approche de gouvernance participative avec le milieu unique au Canada. Il s’agit d’un modèle de cogestion fort d’une expérience de plus de 25 ans qui a fait ses preuves, tant en matière de conservation que de concertation entre différents acteurs locaux, régionaux, nationaux et autochtones.
Source : Parcs Canada