Bénévole pour le Vendée Globe

Entrée Cap Horn. Crédit photo : François Moses.
Passionné de voile, de course au large et d’aventures, je suis la course du Vendée Globe depuis 1997. À la mi-septembre, j’apprends que j’aurai tout mon temps durant l’automne 2024. J’anticipais déjà le départ de cette course mythique qui a lieu tous les quatre ans aux Sables-d’Olonne.
Je commence à réfléchir à un possible voyage en France, pour être sur place, pour le départ qui aura lieu le dimanche 10 novembre. Rapidement, je fais le lien avec la Transat Québec — Saint-Malo, où je me suis impliqué bénévolement lors des éditions 2000 et 2004. Ma décision est prise, je prends contact avec une association française de bénévolat le 7 octobre, le départ aura lieu dans 35 jours.
Avec le décalage horaire, je reçois une réponse le lendemain. Le courriel mentionne qu’ils ont encore quelques postes disponibles, mais que je vais devoir faire un minimum de 10 périodes de bénévolat de quatre heures chacune. Il est aussi précisé que si les conditions « d’embauche » me conviennent, nous devons aller très vite car les activités sur le Village du Vendée Globe débutent dans 11 jours. En trois jours, je devais organiser mon engagement comme bénévole et fournir les informations, ça c’était la partie facile. Je devais me trouver un endroit pour vivre durant mon séjour. Durant une de mes périodes de vacances, j’ai discuté avec des Québécois et ils me disaient avoir réservé leur logement un an à l’avance. J’avais bien quelques contacts en France, mais aucun de ces contacts n’a porté fruit. Je me suis tourné vers les réseaux sociaux et une personne m’a proposé de vivre chez elle pour un prix plus qu’abordable. Car il faut l’avouer, les prix des hébergements sont plus élevés que durant la saison d’été qui est très touristique, un peu comme c’est le cas dans la région de la Gaspésie durant l’été.
Le 10 octobre tout est réglé, contrat d’engagement bénévole signé, entente pour le logement conclue, passeport renouvelé, il ne manque que mon billet d’avion et l’organisation du transfert entre Paris et Les Sables-d’Olonne.
Le 19 octobre, j’arrive au Village du Vendée Globe, la superficie est impressionnante : 350 000 pi2. Je parcours le village pour me familiariser avec les lieux et pour me rendre au quartier général des bénévoles. Les commanditaires de l’événement sont installés dans la tente partenaire et plusieurs des causes parrainées par les skippers se retrouvent aussi dans cet espace.

Kiosque partenaire. Crédit photo : François Moses.
Je trouve le QG des bénévoles et je reçois mes accréditations qui me permettent de circuler sur le site. Je rencontre Jean-Yves, le président de l’association des bénévoles, c’est avec lui que j’ai communiqué pour pouvoir venir ici. Notre rencontre est vraiment chaleureuse et il me présente au reste de l’équipe des responsables. Près de 400 bénévoles sont requis durant les trois semaines de l’événement. Nous sommes répartis en trois pôles et chaque pôle est responsable d’un champ d’activités. Je suis attitré au pôle trois, qui est responsable de la gestion de la foule et de l’information aux visiteurs.

La foule près des quais. Crédit photo : Vincent Curuchet.
Ma première expérience de bénévolat débute le dimanche matin du 20 octobre, mon affectation est de diriger les gens vers l’entrée pour l’accès aux quais et ainsi être plus près des voiliers, des équipes de préparateurs et parfois même des skippers. Je suis en poste depuis 30 minutes avec Jean-Yves lorsque l’animateur sur le site vient le saluer. Vincent Balard est la voix sur le site du Vendée Globe pour la cinquième fois de suite, il connait chaque skipper, les actifs et les autres. Soudainement, il se tourne vers moi, me regarde et me dit : « T’es Québécois toé! » Il me demande ce que je fais là avec mon polar rouge de bénévole. Après mon explication, il me dit : « OK, je t’interview LIVE ». À la fin de l’entrevue, un homme s’approche pour avoir accès à une zone restreinte et Vincent me demande :
« Tu le connais lui? »
« Heu, non. »
« C’est Michel Desjoyaux. »
Effectivement, je connais Michel Desjoyaux de réputation. Il est le seul marin à avoir remporté deux fois le Vendée Globe.

Michel Desjoyaux alias le professeur. Crédit photo : François Moses.
Voici un extrait de l’émission diffusée sur la chaîne du Vendée Globe la veille du départ et qui représente une bonne partie des tâches que j’ai eu à accomplir.
Nous avions plusieurs autres tâches, des tâches un peu plus dans l’ombre. Je crois que les responsables du pôle trois m’ont donné des tâches plus dans l’action pour que je vive mon Vendée Globe à fond.

IMOCA à quai. Crédit photo : François Moses.
Chaque jour, j’étais au village du Vendée Globe, et chaque jour, j’y ai fait des rencontres. J’ai discuté avec des gens, plusieurs personnes étaient abasourdies que je sois venu pour donner de mon temps pour le Vendée Globe et que l’événement soit connu au Québec. Et je leur répondais que oui, c’est connu et qu’il y a même d’autres Québécois qui travaillent comme préparateurs avec des équipes de skippers, mais ça c’est une autre aventure!
Par François Moses
*Cet article a été publié dans le magazine numérique Hiver 2025 de Québec Yachting. Abonnez-vous, c’est GRATUIT!