Québec Yachting

La grande séduction des Îles de la Madeleine

(Extraits du guide Ulysse Îles de la Madeleine)

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Phare du Cap Alright. Crédit photo : Michel Bonato.

Émergeant du golfe du Saint-Laurent à plus de 200 km des côtes de la péninsule gaspésienne, les Îles de la Madeleine séduisent. Balayées par les vents du large, elles deviennent une destination coup de cœur pour tous les voyageurs qui les découvrent. Ici, le blond des dunes et des longues plages sauvages se marie au rouge des falaises de grès et au bleu de la mer.

Quelques jolies bourgades, aux maisons souvent peintes de vives couleurs, caractérisent le paysage madelinot. D’ailleurs, les pittoresques maisons des Îles ont une histoire semblable à celle de leurs occupants : elles se sont éparpillées au hasard du paysage comme les braves Acadiens d’autrefois qui les ont choisies comme terre d’exil à la suite du Grand Dérangement de 1755.

Île du Cap aux Meules

Île centrale, l’île du Cap aux Meules constitue le cœur de l’activité économique locale. Les maisons qui y sont bâties affichent souvent de belles couleurs vives. D’ailleurs, certains racontent que, grâce à ces coloris, les marins pouvaient apercevoir leurs maisons depuis la mer.

En plus des traversiers, le port de Cap-aux-Meules accueille le CTMA Vacancier, un navire de croisière qui sillonne le Saint-Laurent entre l’archipel et Montréal. De nombreux bateaux de pêche mouillent dans ses eaux, alors qu’en été la marina abrite plusieurs embarcations de plaisance et voiliers de passage aux Îles.

Vous pouvez gravir le cap qui surplombe le port grâce à un escalier qui mène à un belvédère. C’est d’ailleurs la présence de pierre à meule dans ce cap qui a inspiré le nom de la ville et de l’île. Au pied du cap débute le Sentier du littoral.

La route panoramique du chemin du Gros-Cap longe la baie de Plaisance et des paysages splendides. La belle église Saint-Pierre de La Vernière, située à L’Étang-du-Nord, est surnommée la « cathédrale des Îles ». C’est l’une des plus imposantes églises de bois en Amérique du Nord.

Au sommet de la Butte du Vent vous attendent le légendaire vent des Îles et un panorama saisissant de l’archipel et du golfe du Saint-Laurent.

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Quai de Grande-Entrée. Crédit photo : Michel Bonato.

Le site de La Côte, face à l’anse de l’Étang du Nord et à son joli petit port de pêche, est soigneusement aménagé et accueille bon nombre de visiteurs venus pour pique-niquer ou flâner sur le quai. De charmantes boutiques l’agrémentent.

Les magnifiques falaises de la Belle Anse offrent une vue imprenable sur la mer. Accessible par le chemin de la Belle-Anse, le site est particulièrement séduisant en fin de journée pour le spectacle du soleil couchant.

La plage de la Dune de l’Ouest est également connue sous le nom de « plage du Corfu » en raison du navire Corfu Island qui y a fait naufrage en 1963. Impossibles à extraire du sable, ses vestiges y sont toujours visibles. S’étendant sur 8,7 km, cette magnifique plage est parfaite pour se baigner ou marcher.

La baie du Havre aux Basques est un immense plan d’eau peu profond, idéal pour la pratique des sports de voile et de glisse. Pour les passants, le spectacle de ces voiles colorées projetées par le vent sur fond de ciel bleu est saisissant.

Île du Havre Aubert

L’île du Havre Aubert a su garder un charme bien pittoresque. C’est ici que débuta le peuplement de l’archipel, avec l’arrivée de familles acadiennes au début des années 1760. L’attrait majeur de Havre-Aubert est sans conteste le Site historique de La Grave, quartier d’art et d’artisanat.

Lieu très fréquenté en été, La Grave tire son charme de ses bâtiments traditionnels revêtus de bardeaux de cèdre qui abritaient des magasins, entrepôts et salines. Boutiques, restaurants et cafés s’y succèdent. Prenez le temps d’y flâner et de visiter la marina : vous y ferez sans doute d’agréables rencontres.

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Plage de la Grande Échouerie. Crédit photo : Michel Bonato.

L’exposition permanente du Musée de la Mer retrace l’histoire des Îles notamment par le biais de la relation unissant le destin des Madelinots à la mer. Toute l’année s’y tiennent des expositions temporaires, historiques ou artistiques.

Le Centre culturel de Havre-Aubert présente en soirée la fresque historique Mes îles, mon pays, une pièce de théâtre multidisciplinaire, et la pièce Évangéline et Gabriel, jouées par de talentueux comédiens amateurs, résidents des Îles.

La plage de Havre Aubert, que les Madelinots appellent Sandy Hook, permet une excursion unique de 12 km qui procure l’incomparable impression d’avoir atteint le bout du monde. C’est sur cette magnifique plage que se déroule le fameux Concours de châteaux de sable des Îles de la Madeleine.

La route qui longe la mer et mène à Bassin offre une superbe vue sur le golfe du Saint-Laurent. Vous passerez devant l’église de Bassin et son presbytère, le plus ancien ensemble architectural église-presbytère de l’archipel. Vous apercevrez ensuite le phare de l’Anse-à-la-Cabane, érigé dans un décor saisissant.

Du hameau de L’Étang-des-Caps, vous pouvez apercevoir la petite île du Corps-Mort. Un peu plus loin se trouve l’extrémité sud de la magnifique plage de la Dune de l’Ouest. Au Site d’autrefois, un « village d’antan » reconstitué, un ancien pêcheur raconte, en histoires et en chansons, la vie traditionnelle des Madelinots.

Île du Havre aux Maisons

L’île du Havre aux Maisons, très dénudée, est l’une des plus mignonnes de l’archipel. Sur ses buttes et vallons verdoyants se sont déposées, çà et là, de jolies maisons le long de routes sinueuses. Le village de Havre-aux-Maisons est sa principale agglomération. Avec sa marina et ses infrastructures pour la pêche, ce site a longtemps été un lieu de commerce et d’échange lié à la pêche.

Aujourd’hui, le quai accueille de petits bateaux de pêche et des embarcations de plaisance. On cultive la moule bleue à même la lagune du Havre aux Maisons.

La petite île Paquet est communément connue sous le nom de l’île aux Cochons, une appellation qui fait référence à l’époque où les Madelinots y envoyaient paître leurs cochons. Aujourd’hui, l’île est visitée par une multitude d’oiseaux tels que la sterne, le goéland et le héron.

La Fromagerie du Pied-de-Vent et son économusée sont des incontournables. L’expression « pied-de-vent » est utilisée aux Îles pour désigner les rayons du soleil qui percent à travers les nuages.

Le Fumoir d’Antan se double de l’Économusée du hareng fumé. On se fera un plaisir de vous raconter comment l’entreprise familiale fume le poisson depuis trois générations. Vous pourrez du même coup en profiter pour savourer l’accent typique de l’île.

Au phare du Cap Alright, une halte située derrière la Butte ronde incite à explorer à pied les splendeurs de ce lieu qui offre une vue à couper le souffle. Le chemin des Buttes puis le chemin des Montants conduisent aux Buttes pelées, qui dévoilent aussi l’un des plus beaux panoramas de l’île du Havre aux Maisons.

Ceinturée au sud de falaises rouges et de grottes accessibles à marée basse, la plage de la Dune du Sud compte 22 km de sable fin. Une halte routière y facilite l’accès.

À la Verrerie la Méduse, vous pourrez admirer le travail des artisans souffleurs à travers les différentes étapes menant à la création de pièces de verre.

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Il est possible de faire du kite aux Îles de la Madeleine. Crédit photo : Michel Bonato.

Île de la Pointe aux Loups

Officiellement désignée « île aux Loups », l’île de la Pointe aux Loups est le nom que les Madelinots lui ont donné, et celui que vous entendrez sur place. Posée entre deux longues dunes, l’île de la Pointe aux Loups montre bien la fragilité du milieu madelinot.

Le milieu dunaire, ces cordons sablonneux qui relient les îles de l’archipel, occupe 60% du littoral madelinot et peut atteindre plusieurs mètres de hauteur. Avant l’arrivée des automobiles, c’est sur ces dunes que les insulaires voyageaient d’une île à l’autre.

N’hésitez pas à emprunter les chemins du quai du Sud ou du quai du Nord pour saisir le charme suranné de ces vieux quais en bois. Puis, un arrêt s’impose à la Maison du Héron si la paléontologie et l’archéologie vous intéressent.

Un magnifique phoque. Crédit photo : Michel Bonato.

Un magnifique phoque. Crédit photo : Michel Bonato.

La Grosse Île

Avec plus de 500 naufrages répertoriés, les Îles de la Madeleine forment l’un des principaux cimetières marins de l’Amérique du Nord, un triste titre que l’archipel dispute à l’île de Sable, au large de la Nouvelle-Écosse. Les côtes accidentées de la Grosse Île ont été les témoins de plusieurs de ces catastrophes maritimes.

Au Musée de la Mer de Havre-Aubert, on peut d’ailleurs visualiser une carte détaillant tous ces naufrages. À l’époque où l’isolement était quasi total, nombre de rescapés choisirent de s’installer chez leurs hôtes. C’est ainsi que des descendants écossais s’établirent sur la Grosse Île et qu’aujourd’hui un peu plus de 500 anglophones y habitent toujours.

La route 199 conduit jusqu’à la Réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est, où vous attend un écosystème unique au Québec. Si vous vous y rendez pour observer sa riche faune ailée, entre autres le pluvier siffleur et le grèbe esclavon, le canard pilet, le martin-pêcheur d’Amérique, le macareux moine et l’alouette cornue, prenez garde aux lieux de nidification.

Plus loin s’étend l’une des plus belles plages des Îles, la plage de la Grande Échouerie, qui semble s’étendre à l’infini.

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Un grand héron. Crédit photo : Alain Bouchard.

Île de la Grande Entrée

Tout au bout de la route 199 se trouve le bourg principal de l’île de la Grande Entrée, Grande-Entrée, qui fut désignée « capitale québécoise du homard » en 1994. Allez vous promener sur le quai de ce port très fréquenté durant la saison de pêche, d’où partent une centaine de bateaux multicolores.

Une randonnée facile d’environ 2 km vaut absolument le détour. Elle mène à l’île Boudreau, en réalité une presqu’île, un joyau naturel qui cache des veines d’argile et abrite une colonie de phoques.

Sur la route 199, le Centre d’interprétation du phoque présente une exposition interactive sur le monde fascinant du loup-marin qui vous permettra d’en connaître davantage sur les habitudes de vie de ce mammifère marin.

Île d’Entrée

L’île d’Entrée constitue une destination en soi. Seule île habitée non reliée au reste de l’archipel, sa silhouette massive intrigue et inspire, et on se laisse aisément émouvoir par ses paysages bucoliques. Il faut absolument goûter l’incroyable sérénité qui règne sur cet îlot vallonné où les vaches paissent librement derrière les collines dans un vaste pâturage communautaire.

L’île d’Entrée fait moins de 3 km de diamètre et tire son nom de sa situation géographique. Située à l’entrée de la baie de Plaisance, elle est la première île que le visiteur aperçoit en arrivant des provinces maritimes par traversier.

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Voici des superbes cormorans. Crédit photo : Michel Bonato.

À peine plus d’une centaine de personnes vivent actuellement sur l’île, au rythme des saisons. L’économie de cette petite communauté anglophone de descendance écossaise et irlandaise est encore aujourd’hui presque exclusivement axée sur la pêche. Les paysages champêtres complètement dénudés et les chevaux sauvages donnent à cette île un charme bien particulier.

C’est à l’île d’Entrée que se trouve le plus haut sommet des Îles, Big Hill (174 m). À partir du port de l’île, les chemins Main et Post Office puis le sentier Ivan Quinn y mènent. De là-haut, vous pourrez contempler l’archipel d’un bout à l’autre. Par temps clair, il est même possible d’apercevoir l’île du Cap-Breton au large.

Île Brion

Il serait peut-être plus juste de parler aujourd’hui des îles Brion, puisque depuis 2006 la Saddle, une bande de sable qui reliait deux sections de l’île, a complètement disparu. La pointe est de l’île est désormais complètement détachée de l’ensemble.

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Des moules, quel délice! Crédit photo : Pascal Arsenau.

L’île Brion est située à quelque 16 km de la Grosse Île, et l’on peut y observer la riche diversité de la nature madelinienne à l’état quasi originel. Lorsque Jacques Cartier y fit escale en 1534 en route vers Gaspé, il nota dans son journal de bord « Ceste dite isle est la meilleure terre que nous ayons veu, car un arpent d’icelle terre vaut mieux que toute la Terre Neuve»

guide-ulysse-iles-de-la-madeleineHabitée pendant plus d’un siècle, l’île Brion garde les mystères des familles écossaises, des pêcheurs acadiens et des gardiens du phare qui y ont vécu. Protégé au sein de la Réserve écologique de l’Île-Brion depuis 1984, ce joyau naturel abrite plus de 160 espèces d’oiseaux et une impressionnante forêt de conifères rabougris.

Ce texte est tiré du Guide Ulysse Îles de la Madeleine, disponible en format papier et numérique au www.guidesulysse.com.

Par Jean-Hugues Robert

*Ces extraits ont été publiés dans le magazine Automne 2016 de Québec Yachting.

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Concours en collaboration avec Ulysse – Tirage du 1er novembre 2016

Félicitations à Mme Clarence Lachapelle qui a remporté le Guide Ulysse Îles de la Madeleine!