Passionnante randonnée en Outaouais
L’ouest du Québec ne fait pas partie des habitudes innées d’une destination vacances pour de nombreux Montréalais. Je faisais partie de ceux-ci… Mais depuis ma visite, ce fut un vrai coup de cœur pour cet endroit! J’ai été séduite! Cette région au passé historique impressionnant est arrosée par la rivière des Outaouais, principal affluent du fleuve Saint- Laurent. Une rivière navigable et agréable pour la baignade et les sports nautiques. De nombreuses marinas y sont installées. Séparant le Québec de l’Ontario, cette voie d’eau qui a servi longtemps au transport des fourrures et du bois prend sa source au lointain lac Capimitchigama. Elle a gardé son aspect champêtre, bordée de petits villages bucoliques où se succèdent champs et boisés. Mon premier arrêt fut à Montebello, sur la route 148, la porte d’entrée de la région. Situé à quelque 122 km de Montréal, ce pittoresque village de 900 habitants possède une marina publique et une rampe de mise à l’eau qui servent aux utilisateurs du camping adjacent et aux touristes qui désirent descendre leur embarcation à l’eau, et ce, pour un modique tarif. Bien entretenue et surveillée par la Municipalité, elle offre un grand stationnement. J’y ai rencontré sur place un conseiller municipal, M. Dean Johnstone, qui m’a aimablement expliqué les services offerts.
Montebello et son Château sur la rivière des Outaouais
Évidemment, une visite ici ne serait pas complète sans un séjour au Château Montebello. Cet ancien club privé, construit en 1930, est fabriqué de cèdres rouges importés par voie ferroviaire de Colombie-Britannique. On peut d’ailleurs voir au centre de Montebello l’ancienne gare qui a été construite à l’époque et abrite maintenant le kiosque d’information touristique et une chocolaterie. C’est le plus grand chalet de bois rond au monde. On y compte 211 chambres et 3 étages. Les dernières rénovations y ont été faites en 2010. Il est inspiré des grands hôtels des Alpes suisses et est l’œuvre d’un Américain d’origine suisse, Harold Saddlemire. Il a été construit en seulement quatre mois. Les ouvriers étaient au nombre de 3500 au plus fort de la construction. En 1970, le Seigniory Club fut pris en charge par la compagnie hôtelière Canadien Pacifique. Il prit le nom de Château Montebello et ouvrit pour la première fois ses portes au public. Au fil des ans, il s’imposa comme l’un des centres de villégiature les plus notoires de l’est du Canada. Aujourd’hui, il fait partie de la chaîne des hôtels Fairmont et attire des visiteurs de partout au Canada et du monde entier. Il a abrité plusieurs conférences historiques, dont le Sommet économique international de 1981 qui réunissait des personnalités aussi célèbres que Ronald Reagan, François Mitterrand, Pierre Trudeau et Margaret Thatcher. Plus récemment, il a accueilli le président Bush, le président mexicain Calderon et l’ancien premier ministre Stephen Harper lors du Sommet des leaders nord-américains.
Voici pour l’histoire prestigieuse et officielle. Quant à mon expérience personnelle, elle se révèle tout à fait enchanteresse. Le charme vieillot de l’endroit, les petites attentions spéciales, le confort des installations, le calme et la rivière adjacente m’ont offert une merveilleuse plénitude. Les planchers qui craquent doucement et les moustiquaires aux fenêtres des chambres contribuent à donner cet aspect « chalet » qui nous réconforte et nous incite à la détente. La salle à manger est remarquable autant pour le service que pour l’ambiance calme et relaxante. Le brunch est délicieux et très complet. Au moment de mon passage à la mi-juin, on s’affairait à la plantation des fleurs et à l’ouverture de la piscine extérieure. Les fines herbes du jardin potager étaient déjà à maturité.
L’hôtel est ouvert à l’année et les sportifs peuvent accéder à toute une gamme d’activités tant intérieures qu’extérieures, notamment l’équitation, le tennis, le squash, le golf en passant par la natation (dont une piscine intérieure et une piscine extérieure, en plus d’un magnifique spa adjacent à la piscine) et/ou en hiver, le ski de fond, la pêche blanche, la motoneige et le curling.
Un des moments les plus agréables de mon séjour fut sans contredit la pratique de la natation dans la piscine intérieure de 23 mètres avec une eau à 84 oF. Il s’agit d’une piscine datant de la construction de l’hôtel! Le magnifique golf de 18 trous a été complètement redessiné et agrandi en 1991 par le président sortant de l’American Society of Golf Architects, John Watson, au coût de 3 millions de dollars.
La marina est superbe et très joliment aménagée. Denis Marcotte, le directeur, et Johanne Marcotte-Périllard, maître de port, m’ont gentiment fait connaître les services pour les plaisanciers, membres et visiteurs du Club nautique Fairmont Montebello. Elle est constituée de 100 places bien protégées, dont 25 pour les visiteurs qui doivent bien entendu réserver. Le chalet similaire à la construction de l’hôtel en bois rond abrite les bureaux et la buanderie ainsi qu’une salle de réunions. Des tables de pique-nique et des pergolas ornent l’espace riverain. Un forfait unique de 25 $ permet l’utilisation des équipements de sport de l’hôtel, notamment les bicyclettes et l’accès au Wi-Fi partout sur le site. En outre, l’eau, l’électricité, l’essence, le diesel, la station de vidange septique et Internet sont les services offerts aux plaisanciers. M. Marcotte, directeur de la marina depuis 17 ans, propose la location d’équipements sportifs nautiques tels que motomarine, flyboards, canots, kayaks et paddleboards. Avec sa compagnie Altitude, il a un partenariat depuis 12 ans avec la marina du Château. Il a d’ailleurs construit un tout nouveau chalet nautique de location d’équipement. Enfin, les plaisanciers peuvent profiter de plusieurs plages des environs. Les membres, qui proviennent en grande majorité de Montréal, défrayent entre 4 000 $ et 6 000 $ chaque année, plus un léger supplément pour participer aux activités estivales telles que les BBQ qui se déroulent sur le site du Château. Le stationnement est inclus. Certains des plus anciens plaisanciers se sont installés de véritables terrasses avec parasol et hamac. Le superbe golf adjacent est aussi très populaire parmi les membres du Club nautique. Les week-ends d’été peuvent attirer jusqu’à 1000 personnes.
Situé à quelques pas du Château et toujours en bordure de la rivière, on y découvre le Manoir Papineau construit en 1850 par Louis-Joseph Papineau, politicien, homme de culture éminent et seigneur de la Petite-Nation. Il a été restauré avec soin et un forfait de groupe permet de remonter le temps et de vivre une soirée unique avec des personnages d’époque, tout en dégustant un repas de ce siècle. Un magnifique jardin et un hangar à grains ainsi que la chapelle funéraire complètent l’ensemble. Un petit sentier boisé nous mène ensuite directement vers le village de Montebello. Une petite balade qui nous conduit à la chocolaterie Chocomotive, une entreprise artisanale qui offre un lieu d’interprétation du métier en ouvrant son atelier au public. Un petit bistro sur place permet de savourer les délicieux chocolats fabriqués ici. De l’autre côté de la rue, il y a le casse-croûte Délice Champêtre, typiquement québécois avec son sympathique propriétaire, Daniel Crevier, où l’on découvre le fromage local La tête à Papineau, et qui fabrique lui-même ses sauces à poutine, dont la sauce fumée que j’ai savourée avec bonheur! Aussi sur place, on trouve le bar laitier Gélato où le jeune Rémi Gagnon invente des saveurs typiques avec les produits régionaux 100 % naturels, notamment le miel et le sirop d’érable. La micro-brasserie Les Brasseurs de Montebello était malheureusement fermée lors de mon séjour, mais ce n’est que partie remise!
Toute bonne chose a une fin, mais je reviens assurément dès que possible dans ce lieu paradisiaque!
La rue Principale, à Aylmer
Après un détour bien involontaire par Ottawa à la suite d’une erreur de direction dans un carrefour giratoire du centre-ville de Gatineau, j’arrive fourbue à l’Hôtel British situé sur la rue Principale, à Aylmer, le secteur nord-ouest de la ville de Gatineau. Mais quelle heureuse surprise, je suis totalement ébahie par la beauté spectaculaire de l’endroit! Fraîchement rénové après plus de quatre ans de travaux, l’établissement a rouvert ses portes tout juste à temps pour mon passage! (!!!) Au final, il comprendra 10 suites et chambres. Celle que j’occupe est immense, ultramoderne et confortable, avec une salle de bain à faire rêver!
Construit en 1834, il a jadis été une auberge pour voyageurs qui remontaient la rivière des Outaouais en bateau à vapeur. Très vaste, il comprend une salle à manger et un bar. Fait de pierres et de bois, il a été rénové dans les règles de l’art, tout en étant de facture ultramoderne. Un accueillant café situé dans une bâtisse adjacente fait partie du vaste ensemble comprenant aussi une terrasse extérieure. C’est précisément à cet endroit que je rencontre Normand Latour, ancien animateur de l’émission Bleu, qui me fait découvrir la marina d’Aylmer, le Club de voile Grande-Rivière, et me parle avec passion de son école Voile Plus. Avantageusement située sur la rivière des Outaouais qui s’élargit pour devenir le lac Deschênes, la marina d’Aylmer a un plan d’eau exceptionnel avec une plage de sable. Voici brièvement les services offerts au port de plaisance : 180 places à quai, une rampe de mise à l’eau, une école de voile pour les jeunes, un quai pour les visiteurs, un service de pompage, un travel lift de mise à l’eau et un grand stationnement. Qui plus est, le dynamique Club de voile Grande-Rivière compte 250 membres très actifs qui participent aux nombreuses régates journalières entre membres et entre les différents clubs situés sur la rivière. Une très belle capitainerie sert notamment aux réunions du conseil d’administration. Enfin, un resto-bar complète les installations.
Quant à la formation donnée à Voile Plus, elle s’adresse à ceux qui veulent obtenir le brevet élémentaire de croisière, la carte de conducteur et le cours de radio VHF. Avec plus de 40 ans d’expérience, d’abord sur catamaran et en quillard, M. Latour partage ses connaissances avec aisance puisqu’il a oeuvré 35 ans dans le domaine des médias. Très sympathique et doté d’un excellent sens de l’humour, il inspire la confiance nécessaire à ce type d’enseignement.
La rue Principale d’Aylmer, qui conduit à la marina, est tout à fait agréable avec de nombreux restaurants, galeries d’art et cafés. J’ai eu l’occasion de savourer un vrai régal, autant visuel que gustatif, en allant souper chez L’Aubergiste, un pub gastronomique décontracté situé dans une maison ancestrale construite en bois de pin pièce sur pièce. Vraiment exceptionnels, les menus comprennent 13 entrées et une sélection de plats principaux à l’ardoise qui sont créatifs et délicieux. Les pétoncles de porc et la salade de betteraves m’ont comblée! Comme en fait foi la nombreuse clientèle présente, la popularité de l’endroit est un gage de succès pour l’équipe dirigée par Pierre-Louis Poulin. D’autres endroits sont aussi intéressants à fréquenter, dont L’Autre Œil, un petit bistro qui offre des bières de micro-brasseries; Sérénithé, petite boutique de thé; Cassis, avec ses glaces maison; et Béatrice et chocolats, pour les becs sucrés. La visite ne serait pas complète sans voir l’Auberge Symmes, classée monument historique, qui présente Fenêtre sur l’Outaouais, sa nouvelle exposition permanente qui se veut un récit sur l’utilisation qu’on a faite de ce site et de la rivière des Outaouais au fil des siècles.
Sur le chemin du retour, le Musée canadien de l’histoire, le plus visité au Canada, est fascinant. Il accueille chaque année plus de 1,2 million de visiteurs. Situé sur la rue Laurier à Gatineau, juste en face du Parlement, de l’autre côté de la rive de la rivière des Outaouais, son architecture est magistrale. Il est immense et très imposant, et comprend de nombreuses salles, dont la Grande Galerie qui présente la vie des Premiers peuples de la côte Ouest et abrite la plus vaste collection intérieure de mâts totémiques au monde. On peut y pique-niquer et y luncher, ce qui est très agréable en bordure de la rivière. Un loup grandeur nature en bronze, voyageant dans un canot sculpté par une artiste de la Première nation des Namgis, Mary Anne Barkhouse, est installé de façon permanente à l’extérieur du Musée, dans le bassin inférieur jouxtant la Grande Galerie. L’œuvre est inspirée par une histoire racontée à l’artiste par son grand-père, Fred Cook, qui a un jour aidé un loup à traverser un plan d’eau dangereux en l’accueillant dans son bateau. La prochaine grande exposition à se tenir au Musée, de juin 2016 au 8 janvier 2017, sera Napoléon & Paris. Elle comportera des éléments inédits et promet d’être impressionnante.
Pour terminer en beauté cette expédition outaouaise, j’ai rencontré Antoine, le capitaine de l’Aqua-Taxi Au feel de l’eau, un service de transport urbain alternatif écologique qui effectue la liaison entre le quai du Musée canadien de l’histoire et le quai des écluses du canal Rideau (adjacent au Parlement). Ce sympathique jeune homme est le fils des propriétaires de cette petite entreprise écologique. Ce petit bateau électrique pour traverser la rivière des Outaouais et se rendre en Ontario est vraiment intéressant à utiliser, et ce, à un coût minime tout en évitant le trafic!
J’aurais aimé visiter beaucoup d’autres endroits, notamment le Casino du Lac-Leamy et sa marina, le parc Oméga, mais le temps m’a manqué! Sans aucun doute, ce sera pour une prochaine fois!
Pour obtenir plus d’information, vous pouvez visiter le www.tourismeoutaouais.com et www.voileplus.ca.
* Cet article a été rendu possible grâce à la précieuse collaboration de Tourisme Outaouais.
Par Monique Reeves
*Cet article a été publié dans le magazine Automne 2016 de Québec Yachting.