Mise sur pied de la Mission 100 tonnes
Lancée en avril 2018, la Mission 10 tonnes avait pour objectif de retirer des déchets des cours d’eau de la planète, en commençant par le fleuve Saint-Laurent et ses affluents. Cela a permis de mobiliser plus de 1500 personnes de partout au Québec et de sensibiliser les citoyens à la sauvegarde des océans ainsi qu’à proposer des alternatives aux produits à usage unique en plastique.
En moins de 75 jours, l’objectif a été atteint et ils ont trouvé de tout : des pneus, des vélos, des vêtements, des fenêtres, des objets en acier, des matériaux en construction et plus encore! Ce succès retentissant a donné des ailes aux chefs de mission Jimmy Vigneux et Lyne Morissette qui ont annoncé, le 15 septembre dernier, la mise sur pied de la mission 100 tonnes! Ils ont besoin de votre aide pour réussir, c’est pourquoi une campagne de sociofinancement au www.okpal.com/mission-100-tonnes a été mise sur pied pour amasser 15 000 $.
« Des initiatives comme la Mission 100 Tonnes ont deux fonctions : d’abord bien sûr le nettoyage de la nature par les quantités de déchets qu’on en retire, mais surtout par le pouvoir d’inspiration que ça crée. On prouve que chaque geste compte et que tout le monde peut faire partie de la solution. » ̶ Lyne Morissette
Comme plaisancier, vous pouvez aussi faire une différence pour garder les cours d’eau propres! Assurez-vous que vos déchets ne passent pas par-dessus bord et ramassez ceux que vous voyez flotter près de votre bateau ou des rives!
Combien cela coûte de retirer des cours d’eau une tonne de déchets?
Lyne et Jimmy ont évalué leurs coûts en se basant sur la Mission 10 tonnes, et ils s’élèvent à seulement 200 $, sans compter le temps. C’est quand même très peu en comparaison à ce qui est dépensé pour des programmes gouvernementaux ou encore d’autres initiatives en lien avec les déchets sur la planète. Pour retirer 100 tonnes, cela coûterait donc environ 20 000 $, mais les chefs de mission vont mettre 5 000 $ de leurs poches. Cela explique le montant de 15 000 $ fixé pour la campagne de sociofinancement.
Est-ce qu’il y a eu une journée record où vous avez ramassé plus de déchets?
Partout où il y a des humains, il y a des déchets sur les bords des cours d’eau. Même quand on pense qu’il n’y en a pas, on finit par en trouver dix fois plus qu’on pensait, nous confirme Jimmy Vigneux qui a effectué des dizaines d’activités de nettoyage à l’été 2018. Le 15 septembre 2018 a été une journée historique pour la Mission 100 tonnes. Plus de 500 personnes de partout au Québec se sont mobilisées et ont réussi à amasser plus de 4,2 tonnes de déchets! C’est tout un exploit!
Que fait-on des déchets que vous ramassez?
On traite les déchets comme on le ferait à la maison. Ce qui est recyclable va au recyclage, le reste va à la poubelle. Pour les plus grosses collectes, les organisateurs d’évènements contactent normalement le service des travaux publics ou de l’environnement (les écocentres et sites d’enfouissements) des municipalités afin que les déchets retirés soient amassés, mais cela peut prendre plusieurs jours. De plus, le tout est trié : ce qui est recyclable sera recyclé.
Est-ce que c’est un problème côtier ou tout le monde est impliqué?
Le problème des déchets et plastiques dans les océans est global, et ça concerne tout le monde, peu importe où on est au Québec. Les débris s’échappent de nos poubelles par le vent (lorsqu’ils ne sont pas volontairement jetés dans la nature), atterrissent dans nos ruisseaux, puis nos rivières, et finissent leur chemin dans le Saint-Laurent, et ensuite l’océan.
Citations de Lyne Morissette
« 80% des déchets que nous retrouvons dans les océans sont d’origine terrestre. Ils peuvent parcourir des milliers de kilomètres. »
« La communauté scientifique est unanime : le plastique est un fléau pour les océans. Il affecte la qualité de l’eau, la faune, le tourisme, et cause des milliards de dollars de dommages chaque année. »
« L’importance de faire des nettoyages sur les rivages des cours d’eau, c’est qu’on permet ainsi de stopper le plastique dans son chemin vers les océans et ses impacts sur la faune. Plus on attend, plus ces débris se désagrègent, et plus les morceaux sont petits, plus il devient impossible de les ramasser. »
« Les principaux impacts sur la faune sont le risque d’étouffement (exemple : les tortues qui ingurgitent des sacs de plastique), l’empêtrement dans des débris (exemple : les dauphins et autres cétacés qui se noient pris dans des restants de filets de pêche), l’intoxication par le plastique ingéré et les molécules qui s’y trouvent, la famine (car le plastique prend la place de la nourriture dans leur estomac), et l’augmentation des maladies »
Article : Par Joani Hotte-Jean
Photos : Page Facebook de la Mission 100 tonnes