Québec Yachting

Passion pêche – Pas de poissons ici!

Capturer du poisson, c’est tellement agréable!

Oui, c’est ça la pêche! Un jour, ça mord; le lendemain, rien! Il faut s’y habituer. L’été, les paysages sont beaux et on peut profiter d’une journée sur l’eau. Si c’est votre philosophie, elle est admirable. Pourtant, capturer des poissons, c’est si agréable! Mais c’est impossible s’il n’y a pas de poissons là où on lance sa ligne. Comment savoir s’ils sont tout simplement absents ou s’ils boudent nos leurres? À la pêche, c’est la question la plus importante : celle dont la réponse nous dit de persévérer ou d’aller ailleurs. Il existe de nombreuses façons de trouver cette réponse. L’expérience, le temps, la technologie et la polyvalence en sont quelques-unes. Ce qui est certain, c’est que la pêche, c’est souvent une question de pourcentage. S’il y a beaucoup de poissons là où vous pêchez, vous avez plus de chances d’en capturer. S’il y en a peu, eh bien tirez vous-même vos conclusions!

De bons appareils électroniques nous permettent de voir les poissons.

Une approche personnelle

Quel est le meilleur endroit pour pêcher dans le fleuve, dans le lac Memphrémagog ou ailleurs? Est-ce que la rive nord est meilleure que la rive sud? Peut-être la partie est? Un gars chez le marchand d’articles de pêche dit que la baie cachée est excellente. Faut-il cibler les roches, le sable ou les herbes?

Des réflexions de ce genre vous trottent probablement dans la tête lorsque vous essayez de trouver du poisson. Certains pêcheurs s’informent auprès de leurs amis. Excellente idée! Il ne faut pas ignorer les conseils et les suggestions d’autres pêcheurs. Cependant, une démarche plus personnelle demeure la meilleure méthode pour trouver de bons endroits de pêche. Cette recherche doit, en premier lieu, être basée sur votre expérience. Si vous pêchez depuis deux ou trois ans ou plus, vous avez sûrement accumulé un bagage d’expériences de pêche que vous pouvez utiliser pour sélectionner vos sites. Lorsque vous avez du succès, en notant les endroits et les conditions, vous pouvez tenir compte de ces données dans votre plan de recherche de sites propices. Cela ne veut pas dire « pêcher dans le passé »! Il ne faut pas croire, même si vous avez capturé deux ou trois beaux dorés dans le fond d’une baie au mois de mai, que les autres membres de ce groupe de poissons seront encore là au mois d’août. Non, cela veut dire qu’il pourra y avoir des dorés au même endroit, l’année suivante, au mois de mai, si les conditions sont semblables.

De bons appareils électroniques nous permettent de voir les poissons.

Les poissons visibles

Si vous choisissez un site de pêche en vous basant sur vos expériences passées, il vous faudra quand même confirmer la présence de l’espèce recherchée en utilisant différents moyens. Celui qui vient en tête de liste est sans contredit un excellent sondeur de fond. Les appareils de dernière génération vous permettent de « voir » les poissons et de vous assurer de leur présence. La plupart du temps, les achigans (représentés par une barre horizontale ou un arc) sont bien visibles dans une position assez élevée dans la colonne d’eau. D’autres espèces comme le touladi et le doré se déplacent plus près du fond, mais peuvent aussi être faciles à distinguer s’ils sont actifs et circulent à une certaine distance du fond (30 cm à 45 cm). Cependant, ils sont beaucoup plus difficiles à voir s’ils sont inactifs et collés sur le substrat. Cela ne veut pas dire qu’ils sont impossibles à capturer. Donc, il faut corroborer ce que l’on voit (ou que l’on ne voit pas) sur le sondeur de fond en consacrant une certaine période de temps pour bien explorer le site choisi à l’aide de sa canne à pêche.

La plupart du temps, il n’est pas nécessaire de passer plus d’une trentaine de minutes sur un site pour savoir s’il y a, à cet endroit, suffisamment de poissons de l’espèce recherchée pour y consacrer plus de temps. Les premiers à cibler sont les poissons plus actifs qui circulent à une certaine distance du fond. Si ce sont des poissons sportifs (pas des suceurs ou des catastomes), vous devriez obtenir des résultats aussitôt que votre leurre arrivera à leur niveau. Pour des poissons moins actifs (moins visibles), il faut sonder différentes profondeurs en grattant le fond pour les localiser.

C’est le temps, tôt le matin et tard l’après-midi, de cibler les sites connus.

L’exploration

Et nous en sommes revenus à la raison principale du manque de succès : vous pêchez au mauvais endroit, là où il n’y a pas beaucoup de poissons. Il faut alors changer d’endroit! Mais, pour aller où?

On n’a pas besoin de planifier sa journée de pêche lorsqu’on retourne là où on a pêché la veille et qu’au deuxième ou troisième lancer, on capture un beau poisson. Lorsque le contraire se produit, qu’après 30 ou 40 minutes, aucun poisson n’a daigné s’intéresser à notre appât, une bonne planification peut sauver la mise. Par exemple, pour le doré, de nombreux pêcheurs effectuent cette planification en tenant compte des périodes les plus propices. Tôt le matin et tard en après-midi, ils visitent des sites plus connus, qui dans le passé (dans les mêmes conditions) se sont avérés productifs. Durant le reste de la journée, ils partent à la recherche de nouveaux endroits qui, malgré un soleil haut dans le ciel, peuvent abriter des poissons qui seront prêts à coopérer à cause de la pression de pêche moins intense à ces endroits. Il n’est pas rare, tôt en saison, que les sites connus abritent suffisamment de poissons pour vous retenir toute la journée et vous assurer d’une bonne pêche. Cependant, au milieu de l’été, la quête de sites moins fréquentés devient plus importante. C’est le temps de partir à la recherche d’îles sous-marines recouvertes de gravier, de hauts-fonds au substrat boueux et de tas de roches isolés. Ici encore, un bon sondeur de fond, muni d’un lecteur de carte marine couplé à un GPS, s’avère un outil précieux. À l’aide de cet instrument, vous pouvez localiser les zones de moins grande profondeur sur ces sites de pêche. La situation idéale, c’est parfois une bosse du substrat avec une surface plane sur le dessus. L’eau autour de la butte peut être de 9 ou 10 mètres de profondeur tandis que la surface plate culmine à 6 ou 8 mètres de la surface. Si, à l’aide de votre sondeur de fond, vous apercevez des groupes de poissons sur le dessus de la structure sous-marine, il faut marquer l’endroit sur le GPS pour vous y référer dans l’avenir. Une fois cela fait, vous pouvez confirmer la présence de poissons de l’espèce recherchée en utilisant un poisson-nageur de grande plongée ou un gratteur de fond suivi d’une cuillère tournante et d’un ver présenté à la traîne, au lancer ou à la dérive selon la situation. Lorsque les poissons sont visibles sur le dessus d’un renflement, cela signifie des prédateurs actifs. Les résultats ne se font pas attendre.

Pour des poissons moins actifs, il faut pêcher sur le fond. Le leurre sur la photo est un X-Zone Fat Slammer.

Si le dessus de la structure sous-marine ne semble pas abriter beaucoup de poissons, il faut examiner les talus qui bordent celle-ci. En effet, certains prédateurs aiment bien circuler et chasser le long de la structure plutôt que sur le dessus de l’île sous-marine. C’est souvent de plus gros poissons qui circulent seuls ou en très petits groupes. Ils sont plus difficiles à voir à l’aide du sondeur que ceux sur le dessus de la butte parce que leur écho se mêle à celui du talus. Si vous êtes vigilant, vous pouvez soudainement apercevoir une ligne ou une arche qui se détache quelques secondes de la ligne du talus. C’est un poisson qui vient de s’élancer pour capturer une proie. Vous pouvez rejoindre ces poissons en plaçant l’embarcation un peu en marge de la structure sous-marine et en lançant un jig vers le dessus de cette dernière. Le leurre sera alors récupéré lentement par petits bonds vers le talus pour chuter subitement lorsqu’il atteint le bord de celui-ci… directement dans la bouche du prédateur à l’affût.

Il y a aussi d’autres zones qui peuvent s’avérer très productives plus tard dans la journée. Les dépressions sur les hauts-fonds, les chenaux qui s’approchent du bord et même les longs talus qui bordent des berges qui ne présentent aucun attrait particulier. Ces zones plus vastes peuvent être explorées rapidement en pêchant à la traîne à l’aide d’un poisson-nageur. L’exploration planifiée d’un plan d’eau donne presque toujours de bons résultats.

Mais la pêche, c’est la pêche et il y a des jours où, malgré tous nos efforts, les poissons ne coopèrent pas. Pour de nombreux pêcheurs, revenir bredouille (pas trop souvent évidemment) a comme effet de mettre leur passion à vif, de l’exacerber. À ce moment-là, la capture de quelques prises lors de la prochaine excursion est encore plus agréable et agit comme un baume. Oui, ne rien prendre peut même avoir un côté positif!

Par Réal Larose

*Cet article a été publié dans le magazine Été 2018 de Québec Yachting.