33 marins à l’assaut de la planète lors du départ du Vendée Globe!
Le 8 novembre 2020, les 33 concurrents du Vendée Globe ont pris leur envol pour le tour de la planète après 1 heure et 18 minutes d’attente au large des Sables-d’Olonne, le temps que le brouillard se dissipe. Rien ne ressemblera jamais au départ de cette édition lancée dans ce contexte si particulier. Aujourd’hui pourtant, le sport a repris ses droits. Les marins sont en route pour l’aventure de leur vie. Et pour l’instant, c’est Charal qui leur ouvre la voie.
Des yeux qui rient, des yeux qui pleurent
Bien loin du bain de foule habituel et des médias pressant de questions les marins, l’ambiance de départ de ce 9e Vendée Globe restera gravée dans l’histoire de la course. Sur le ponton quasi désert et dans une atmosphère ouatée, ce sont les équipes des bateaux concurrents qui ont fait la haie d’honneur aux skippers, applaudissant tout au long de leur marche vers leur bateau, vers leur libération. Et dans le chenal dénué de public, ce sont les Sablais, depuis les balcons de leurs appartements, qui ont fait du bruit à grands coups de casseroles, pour saluer leurs héros. Surréaliste et étonnant vu de l’extérieur. Mais dans les tripes et dans la tête des marins, un départ de Vendée Globe reste un départ de Vendée Globe. Un moment de confusion des sentiments où s’entrechoquent la joie et l’appréhension, l’excitation et la peur. Alors comme d’habitude, on a vu des yeux qui rient et des yeux qui pleurent…
Les foilers prennent les devants
Mais à 14h20, dans une lumière fantomatique où alternait nappes de brume et trouées de soleil, tout – ou presque – était oublié. Au signal – donné par Yves Auvinet, Président de la SAEM Vendée-, la flotte s’est élancée sous gennaker dans des conditions de rêve pour un mois de novembre : 10 nœuds de vent de sud-est, mer plate et températures très douces. Pour couronner le spectacle, la Patrouille de France est venue parader au-dessus des bateaux.
Trop pressé d’entrer dans sa course, Louis Burton prend le départ prématurément. Le skipper de Bureau Vallée 2 devra donc effectuer une pénalité de 5 heures au début de sa descente de l’Atlantique Nord. Derrière lui, Jean Le Cam (Yes We Cam), Boris Herrmann (Seaexplorer Yacht Club de Monaco) et Thomas Ruyant (LinkedOut) se montrent efficaces au coup de canon, mais ce sont finalement les bateaux décalés sous leur vent qui vont prendre l’avantage. À bord du bateau le plus récent de la flotte, Nicolas Trousse! (CORUM L’Epargne) est le premier à laisser à bâbord la bouée de dégagement située à 7 milles de la ligne du départ. Moins d’une heure plus tard, il est rejoint par le groupe des foilers qui ouvrent la voie en cette fin d’après-midi, au largue, à plus de 20 nœuds de moyenne.
Première nuit active
Toute la flotte fait cap à l’Ouest, à la rencontre d’un front qui va la concerner cette nuit. Les conditions printanières du moment ne vont donc pas durer. Le vent va refuser et se renforcer (jusqu’à 30 nœuds dans les rafales) à l’approche du front, et il y aura du pain sur la planche pour les skippers à bord des grands monocoques : passage du gennaker à une voile d’avant plate, virement de bord, probablement en deuxième partie de nuit. .. Ils seront cette fois dans le bain.
Ils ont dit…
Alex Thomson (HUGO BOSS) :
« Ce départ promet 5 à 6 jours rudes, avec des conditions potentiellement casse-bateau, qui vont faire le tri entre les petits garçons et les hommes ! Je suis impatient de savoir ce qu’on est capable de faire avec ce bateau ».
Kevin Escoffier (PRB) :
« Je ne me suis pas couché tôt, j’ai fait de la météo jusqu’à 22h30. On va prendre 30 nœuds ce soir. Le départ ? C’est important d’être au contact tout de suite. L’ambiance est surréaliste, avec la brume en plus ! Ça bouillonne, mais je me dis que j’en ai fait des départs. Il faut le prendre comme un autre ».
Armel Tripon (L’Occitane en Provence) :
« La météo est complexe, j’ai bien dormi, mais je n’ai pas eu le temps de faire ma méditation ce matin. Je me sentais très léger là-haut, et puis là sur le ponton avec les applaudissements, il y a plus d’émotions. Je suis très heureux de vivre ce moment tant attendu. L’ambiance est spéciale ».
Thomas Ruyant (LinkedOut) :
« On part sur un gros défi. On est à quelques heures du départ. Il y a beaucoup d’émotions. Il y a certainement un peu moins de magie ce matin, mais l’essentiel c’est que la course parte. On aura la magie du public à l’arrivée j’en suis sûr. Et j’espère qu’on en donnera en mer ! »
Isabelle Joschke (MACSF) :
« Je suis super joyeuse, heureuse de partir réaliser mes rêves et de partir dans des conditions sereines, calmes et clémentes. Pour l’instant, je suis tout excitée ! Je ne suis pas encore en lien avec les tempêtes qui nous attendent… C’est un des plus beaux jours de ma vie ! »
Yves Auvinet, Président de la SAEM Vendée :
« À vous tous et toutes, amis navigateurs, je vous souhaite très sincèrement un beau et bon tour du monde, au plaisir de vous retrouver. Bon vent ! »
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* Le 11 novembre, victime d’une série d’avaries, Jérémie Beyou de Charal a fait demi-tour pour rentrer aux Sables d’Olonne afin de procéder à des réparations.
« Je me réveille de quatre ans de préparation pour essayer de gagner le Vendée et ça, c’est fini (…). Forcément, ça m’éclate un peu à la figure. Là, je ramène le bateau et je verrai après. Je ne sais pas si je pourrai repartir. » – Jérémie Beyou
En date du 27 novembre, Charlie Dalin (APIVIA) et Thomas Ruyant (LinkedOut) sont en tête!