Québec Yachting

Naviguer sur un voilier : Entretien, trucs et astuces, loin de tout

À l’automne 2018, Québec Yachting a assisté à la formation Entretien, trucs et astuces, loin de tout d’une durée de six heures donnée par Pierre Lefebvre à l’École de navigation de la Société de sauvetage.

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Réparation de la têtière. Crédit photo : Pierre Lefebvre.

Vous envisagez de partir explorer des eaux plus chaudes dans le Sud ou de naviguer dans l’estuaire maritime au Québec (de Saguenay à l’île d’Antiscosti) en bateau-moteur ou voilier? Il vous sera donc utile d’obtenir divers conseils d’entretien et des trucs afin de résoudre facilement quelques problèmes à bord. Évidemment, il est impossible de tout prévoir, mais si vous connaissez bien votre bateau, vous pourrez probablement anticiper la plupart des bris à venir.

Réparation du moteur. Crédit photo : Pierre Lefebvre.

Les indispensables

– Manuels d’utilisation de votre bateau et de votre moteur.

– Liste des pièces de rechange.

– Schémas du circuit électrique, de la plomberie et de vos équipements divers.

– Un coffre à outils le plus complet possible. Aspergez souvent avec de l’huile tout ce qui pourrait rouiller.

– Des vis et des boulons en acier inoxydable de tailles différentes.

Ce que vous trouverez facilement partout… ou presque

– Colles et résines

– Huile moteur

– Filtres pour l’huile et le carburant

– Solvants et produits de nettoyage

– Peinture antisalissure

– Pièces de plomberie et d’électricité

Ce que vous trouverez plus difficilement

– Antigel

– Cire pour coque

– Huile pour teck

– Des produits spécifiques comme un filtre à eau douce ou des produits pour des bateaux de fabricants non reconnus internationalement.

Travaux d’électricité. Crédit photo : Pierre Lefebvre.

Entretien et réparations

Lors de votre voyage, ne négligez pas l’entretien de votre moteur et tenez à jour votre registre. Faites vos changements d’huile et de filtre. Vérifiez votre anode si vous refroidissez à l’eau de mer.

Sous l’eau, grattez les salissures (bernacles et mousses) et nettoyez les sondes et les turbines de votre compteur de vitesse.

Polissez et cirez idéalement tous les six mois et lavez à l’eau de javel les algues sur votre coque : elles seront plus faciles à déloger. Brossez et lavez votre pont régulièrement. Utilisez un imperméabilisant comme Pro-Sec sur votre dodger, toit bimini, taud et vos cirés. Méfiez-vous des fuites d’eau autour des hublots. Un bon produit à utiliser pour sceller vos joints est Flextra de Mulco. Refaites votre peinture antisalissure aux deux ans.

Ajoutez du silicone sur votre enrouleur, dans la gorge du mât, dans le réa des poulies et vérifiez vos câbles et ridoirs qui ont généralement une durée de vie de dix ans.

Réparation du régulateur d’allure. Crédit photo : Pierre Lefebvre.

Les problèmes qui surviennent le plus souvent et leurs solutions

1. Le problème le plus fréquent et le plus pervers provient de l’effet galvanique, c’est-à-dire la réaction entre deux métaux différents en contact l’un sur l’autre (par exemple : acier inoxydable et aluminium).

La solution consiste à enduire la partie en contact avec de la graisse de silicone, souvent appelée graisse diélectrique. Cette graisse empêche, aussi, la rouille de saisir les boulons et les écrous du moteur (par exemple, les boulons des pompes à eau).

2. L’alimentation du carburant représente la majorité des problèmes reliés au moteur.

Si le moteur peine à démarrer, assurez-vous qu’il n’y a pas de fuite de carburant ou d’air dans le système d’alimentation.

Faire le plein dans des bidons d’essence (jerricanes), ajouter un algicide, laisser décanter pour la nuit (ce qui permet à l’eau qui contamine souvent le carburant de se déposer au fond), avant de transvider le tout, voici la recette pour garder votre réservoir toujours propre.

3. Un moteur qui chauffe peut vous couter très cher.

Le peu de temps pris pour nettoyer les filtres, vérifier la turbine de la pompe et le thermostat, s’assurer qu’aucune concrétion ou rouille n’encrasse le circuit de refroidissement compensera largement le coût et les délais causés par une panne de moteur.

4. L’air salin oxyde facilement les contacts électriques et électroniques.

Un peu de graisse de silicone sur tous les contacts et toutes les bornes, voilà la solution facile. Pensez à couvrir les répétiteurs d’instruments extérieurs pour empêcher le soleil de ruiner les écrans et le plastique de leur boitier.

Grand-voile décousue. Crédit photo : Pierre Lefebvre.

5. Sur un voilier, les voiles déchirées ou décousues sont monnaie courante.

Une vérification fréquente (aux trois mois ou après un long périple en mer) et les réparations requises à l’aide de matériel autocollant ou de fil et d’aiguille (pour les coutures) ont permis à M. Lefebvre de naviguer jusqu’en Argentine avec une grand-voile de plus de 20 ans.

Bien entendu, un taud, une bâche ou une protection contre le soleil pour les voiles enroulées valent leur pesant d’or sous les tropiques.

Astuces en rafale

– Si vous avez un moteur hors-bord, relevez-le tous les soirs pour éviter les concrétions.

– Achetez des câbles antivol pour votre moteur, votre nourrice, vos rames et votre annexe.

– Laissez vos voiles ou votre ancre à poste lorsque vous êtes près des côtes au cas où vous auriez une panne de moteur.

– Si votre coque est percée en mer, utilisez des pinoches ou du contreplaqué, puis une pompe manuelle pour évacuer l’eau. Sortez votre bateau de l’eau le plus rapidement possible pour effectuer les réparations.

– Pour éliminer les mauvaises odeurs du circuit d’eau douce, mettez une cuillère à soupe d’eau de javel dans votre réservoir, une fois par trois mois avant d’aller dormir. Le lendemain, rincez tout le circuit deux ou trois fois pour enlever l’odeur de chlore. Un peu de vinaigre dans votre toilette tous les soirs ralentira le dépôt de cristaux d’urine.

– Si vous avez un filtre au charbon, videz et rincez le réceptacle une fois tous les 15 jours pour enlever les algues.

– Vérifiez l’eau dans vos batteries une fois par mois.

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