Arrivées en rafales pour la 10e édition de la Transat Québec – Saint-Malo
La 10e édition de la Transat Québec – Saint-Malo livrera cet après-midi son verdict. 17 Class40 et deux grands voiliers de la Classe Gerry Roufs bataillent depuis hier soir le long des rivages de la Bretagne Nord, aux prises avec le jeu des courants et les caprices de petites cellules dépressionnaires. Ils devraient arriver groupés et en rafales à partir de 17 heures cet après-midi (heures Françaises). Les équipages, bien entamés par 15 jours d’une haletante traversée, doivent encore multiplier les manoeuvres aux ras des cailloux omniprésents sur la route. Grand est dans ce contexte le mérite du leader Amarris (Achille Nebout), privé de l’un de ses safrans depuis mercredi dernier et qui a pourtant su, en approche d’Ouessant, damer le pion à Legallais (Fabien Delahaye) longtemps leader de la course. Cette Transat à multiples rebondissements et schémas météos ne sacrera décidément ses lauréats qu’au tout dernier moment sous les remparts de Saint-Malo, à partir de 17 heures selon les derniers routages.
Amarris au scratch?
Jusqu’aux derniers bords la grande classique entre Québec et Saint-Malo aura réservé son lot de surprises et autres chambardements des classements. Dernier en date, le joli coup joué par les Normands de Vogue avec un Crohn, Pierre Louis Attwell, Maxime Bensa, Michael Lemer et Malko Szekely, auteurs d’une cuillière par le Nord et le large pour venir contester la deuxième place à Fabien Delahaye (Legallais) et Amélie Grassi (La Boulangère Bio). Le petit train vers Saint-Malo s’est mis en marche cette nuit, et les petits airs, souvent au près et dans les courants, sollicitent les sens marins et régatiers des équipages. Point d’arrêt au stand prévu, dans une météo capricieuse qui devrait évoluer tout au long de la journée avec une rotation du vent du Sud Est au Sud Ouest, offrant différentes allures aux concurrents. Dans le sillage de l’étonnant Amarris, l’écrémage continue et l’on voit de moins en moins clairement qui pourrait désormais priver Achille, Alan et Gildas d’un magnifique succès.
À moins qu’Atlas Ocean Racing…
Et si le premier voilier de la Transat à glisser sous les remparts de la Cité Corsaire était, en définitive, le grand VOR 70 de la Classe Gerry Roufs Atlas Ocean Racing de Gilles Bardot? Seul voilier sur sa route Nord à être entré cette nuit en Manche par le Nord du Dispositif de Séparation de Trafic d’Ouessant, le véloce VOR a, toute la matinée, gardé suffisamment de pression pour venir plonger à la mi-journée en baie de Saint Brieuc devant la flotte des Class40. C’est bien la traversée cet après- midi de la baie de Saint Brieuc peu ventée qui verra l’affrontement entre les Class40 et le leader de la Classe Gerry Roufs pour décider du privilège de franchir en toute première position la ligne d’arrivée de la Transat.
Les voiliers se dirigeront dès la ligne franchie vers le bassin Duguay-Trouin où ils seront exposés toute la semaine au public.
Les prochaines arrivées prévues (heures Françaises) :
• Legallais et Amarris attendus après 16 heures sur la ligne.
• Les 2 derniers du groupe Nestenn et Mer Entreprendre : 18h / 19h
• Mardi 16 juillet vers 1h/2h du matin Team Martinique Horizon
• Femina Ocean Challenge – Equinoxe le mercredi 17 juillet vers 1h
À noter :
Le Jury International a octroyé 3 heures de bonus au class40 E.Leclerc- Ville La Grand, à déduire de son heure d’arrivée.
Le comité de course lui avait demandé de se détourner pour porter éventuellement assistance à ACROBATICA qui avait envoyé un mayday.
Abandon de Wasabiii
Grand voile cassée, impossible à réparer, le Pogo S4 Wasabiii de Stéphane Bodin jette l’éponge et rentre à Loctudy.
Ils ont dit :
Achille Nebout – Amarris
« Dernières heures sur cette transat de fou! Dans 4h30, nous passons Ouessant en tête de la flotte, ce qui est assez incroyable vu le scénario!
La suite s’annonce difficile, avec un petit passage de front avant l’arrivée qui va nous obliger à naviguer sur l’autre bord, sans safran, au près dans du vent soutenu… On ne sait pas du tout si ça va le faire mais 2h après ce front, le vent devrait s’orienter sud-ouest pour nous permettre de rejoindre la ligne d’arrivée!
Sûrement pas en tête mais ce sera un sacré exploit malgré tout! Puis il faut faire attention à ne pas s’emballer et faire de bêtises qui coûtent chères car on a quand même un bateau peu manoeuvrant…
On continue à ne rien lâcher et prendre tous les dixièmes de milles possibles sur nos poursuivants, mais encore une fois le scénario devrait leur être favorable avec un petit coup de pétole à la pointe nord Bretagne.
En tout cas, l’ambiance à bord est géniale, on a vraiment bien fonctionné et navigué et il faut continuer jusqu’au bout! »
Source : Transat Québec – Saint-Malo