Québec Yachting

Voyager en bateau, comment se préparer?

Vous rêvez de voyager avec votre bateau pour quelques semaines ou quelques mois? Une préparation adéquate vous permettra d’avoir plus de liberté et d’agrément.

Détroit de Canso.

1- Votre liste de travaux (la fameuse TO DO list)

Sur cette liste que vous préparez depuis si longtemps et qui ne fait que s’allonger, veillez à faire le maximum de choses possibles et surtout ne partez pas en vous disant : « Je le ferai en chemin. » La principale raison de faire le plus possible est surtout liée aux fournisseurs et aux coûts qui, sur le chemin, risquent de vous faire perdre du temps et augmenter le budget des réparations. De plus, lors des arrêts, vous allez passer plus de temps à découvrir les beautés autour de vous qu’à bricoler sur votre bateau. Votre navire est un peu comme votre voiture ou votre véhicule récréatif, partiriez-vous avec des pneus usés dans un périple de plusieurs jours sans savoir si le premier garage possède la bonne taille disponible pour leur remplacement?

Naviguer sur le fleuve Saint-Laurent, Les Escoumins.

2- La mécanique

Avant de partir, assurez-vous le plus possible de pouvoir éviter les problèmes mécaniques qui, sur le chemin, peuvent s’avérer très coûteux et longs. Si vous avez un doute sur une pièce (exemple une pompe), remplacez-la et gardez la douteuse comme pièce de rechange. Vérifiez tous les tuyaux, la plomberie et surtout les passes-coques. Votre bateau est hors de l’eau, rien ne sert d’attendre s’ils doivent être remplacés ou sur le point de l’être.

3- L’électricité et l’électronique

Souvent, l’entretien électrique est négligé par manque de connaissances. Un fil vieillit, une connexion se desserre, une borne s’oxyde… Dans bien des cas les problèmes électriques ou électroniques peuvent être évités. Un simple entretien qui prendra environ une heure sur une base régulière vous permettra d’éviter ces problèmes. Avant un départ pour un trajet au long cours, tous les équipements et leurs connexions devraient être vérifiés. Concernant l’équipement électronique, il n’est pas rare d’avoir des pannes : le pilote automatique et le GPS sont les appareils le plus souvent à problème. Avoir une redondance de ces équipements n’est pas superflu. Concernant le GPS, une tablette ou un téléphone peut vous dépanner assez bien à condition de pouvoir le charger et donc d’avoir un système de secours vous le permettant. Beaucoup de navigateurs ne savent pas utiliser un sextant ou n’ont pas de cartes marines en version papier et donc se fient aux instruments, qui en cas de panne électrique n’ont plus aucune utilité.

Naviguer sur le fleuve Saint-Laurent, Québec.

4- Naviguez et essayez vos systèmes avant de partir!

Faites le plus possible de navigation dans des conditions difficiles afin d’essayer tous vos systèmes à bord avant le départ pour un trajet plus long. Le plus souvent les problèmes surviennent dans le premier mois de navigation.

5- Établissez votre route.

Avant de partir, prévoyez vos arrêts ou les endroits à proximité qui seront peut-être utiles en cas de bris ou d’avitaillement. Pour vous donner un exemple vécu, j’ai fait le plein de propane en quittant Halifax afin d’avoir suffisamment de gaz pour trois mois. Je ne me suis pas renseigné concernant le remplissage des bonbonnes au Portugal ayant tous les adapteurs en main pour l’Europe. Une loi au Portugal interdit le remplissage de bonbonnes sauf pour les véhicules récréatifs. La seule solution était de remplacer la bonbonne et les adapteurs, ce qui implique des coûts supplémentaires et non prévus.

Voilier GLLOQ, il s’agit d’un plan de Gilbert Caroff, modèle Vulcain 5 de 1980 entièrement restauré.

6- Avec qui partez-vous?

Tout comme vous devez bien connaître votre bateau avant de partir, si vous emmenez de nouveaux équipiers, il est mieux de prévoir une semaine avant le départ de la navigation côtière afin d’évaluer la comptabilité de l’équipage et les connaissances de ce dernier. Mon conseil serait de vous dire de ne pas regarder le C.V. marin, mais de vous fier à son jugement. Une fois parti au large, la gestion est plus difficile et un retour en arrière souvent non envisageable. Comme dans bien des domaines, les diplômes ne valent pas l’expérience et il peut être désagréable, voire dangereux de s’aventurer loin des côtes avec des personnes non qualifiées.

En terminant, si vous souhaitez explorer de nouvelles eaux, rapprochez-vous de ceux qui les ont naviguées ou qui y naviguent, afin d’obtenir de judicieux conseils et des réponses à vos questions.


Nicolas Gibault.

Nicolas Gibault donne des cours durant l’hiver sur l’électricité marine et sur l’électronique à bord en ligne ainsi que sur les pièges à éviter à l’achat d’un bateau et sur les Ajustements fins de voile et régate. Vous pouvez visiter ses sites Internet au nicolasgibault.com et au www.ecolenautique.com. Vous avez des questions ou souhaitez faire inspecter votre bateau? Vous pouvez l’appeler au 514 220-8717 ou lui écrire un courriel au nicolas@nicolasgibault.com.

Par Nicolas Gibault, SAMS, AIMAQ

*Cet article a été publié dans le magazine numérique Hiver 2023 de Québec Yachting. Abonnez-vous, c’est GRATUIT!