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REPORTAGE

36 ÉTÉ 2011 QUÉBEC YACHTING

REPORTAGE

37 QUÉBEC YACHTING ÉTÉ 2011

Q

uand l’éditeur de Québec Yachting m’a demandé d’écrire un article sur les kayaks, je lui ai répondu : « Mais pourquoi moi? Daniel, je ne connais absolument rien là-dessus! Les seules fois où j’ai mis le pied dans un de ces engins flottants, j’ai eu une peur bleue de virer à l’envers! » – « Justement, comme tu n’y connais rien, tu seras le mieux placé pour écrire un papier de vulgarisation. »

Affrontant mes peurs, j’ai retroussé mes manches et me suis attaqué au dossier. Avant de me déplacer pour rencontrer monsieur Gérard Cloutier, j’ai décidé de faire mes devoirs et de fouiller un peu plus pour en connaître davantage sur ces frêles esquifs d’eaux vives et de mer, mais surtout d’eau froide. Ce sont nos cousins du Nord, les Inuits, qui ont été les premiers à fabriquer des kayaks (ou quajaqs selon les régions), il y a près de 4000 ans. Le mot kayak signifie « bateau de l’homme » ou « bateau de chasseur ». Initialement conçu à partir de structure en bois (quand il était disponible) ou principalement fait d’os provenant des mammifères marins ou des bois de caribous. Recouverts de peaux de phoques séchées, épilées, graissées et tendues, les

kayaks servaient au transport de matériel et des populations nomades. À la belle saison, les Inuits les utilisaient surtout pour la pêche aux phoques ou à la baleine. À la baleine! Mais comment peut-on s’imaginer affronter un cétacé de près de 30 mètres sur une embarcation de moins de 15 pieds, le fessier littéralement sous le niveau de la ligne de flottaison, dans des eaux avoisinant le point de congélation?

Moi qui ai pourtant le pied marin, là, ça me dépasse complètement! En me renseignant davantage sur les kayaks et leur utilisation, j’ai comme saisi que mes craintes constantes de chavirer venaient du simple fait que je ne possédais aucune technique d’utilisation. Si nos ancêtres bravaient des proies de plus de 1500 fois leur poids et pratiquaient l’esquimautage sans effort, technique pour récupérer sa posture initiale après le retournement du kayak, je devrais bien trouver un peu de plaisir à me déplacer sur l’eau en kayak. J’ai également compris que le kayak que j’ai essayé jadis n’était peut-être pas le bon non plus, probablement trop petit pour moi. Le kayak des Inuits était ajusté à la taille de son utilisateur, carrément construit « sur mesure ».

Fort de mes recherches, et surtout un peu moins penaud de mon ignorance, je me suis donc déplacé chez Horizon Aventure de Granby pour rencontrer le propriétaire de la boutique, fin prêt à me faire initier, à sec, à ce plaisir nautique qui prend de plus en plus d’importance au Québec.

J’ai d’abord été séduit par l’enthousiasme débordant et la passion qui se dégagent chez Gérard Cloutier. On sent tout de suite qu’on a affaire à une personne qui s’y connaît. Gérard m’a abordé comme il aborde tous ses nouveaux clients en posant cette simple question : « Quel genre de navigation comptes-tu faire avec ton kayak? Sur lac, en rivière, sur le fleuve, en mer? » Il apparaît donc essentiel de bien définir son programme de navigation pour le choix de son premier kayak. Une fois nos besoins bien cernés, voici rapidement ce qu’il faut savoir avant d’acheter. On distingue deux grandes familles de kayaks :

1) Les kayaks ouverts, ou non fermés, communément appelés « On Top » ou « Sit On ». Plus faciles d’accès pour embarquer dessus, mais aussi plus exposés aux éclaboussures. On s’en servira surtout sur un lac par temps calme, sans vent et sans clapots. Plus

proche du jouet que du kayak proprement dit, ce genre de modèle fera la joie des tout-petits, de certains pêcheurs et des surfeurs n’ayant pas peur de se mouiller. Ils ont l’avantage d’être impossibles à remplir d’eau et s’ils chavirent, on ne risque pas d’être coincé dessous. Ils sont donc très sécuritaires. Ils sont généralement peu maniables et peu rapides. On en trouve en polyéthylène rotomoulé à partir de 400 $.

2) Les kayaks fermés (ou « sit-in »), kayaks plus classiques. On parle ici de vrais kayaks. Le prix variera en fonction de la qualité de construction. On pourra en trouver jusqu’à 7 000 $ pour le nec plus ultra en carbone.

Même s’il est tentant de l’embarquer à bord de votre embarcation principale, le kayak n’est pas une annexe souhaitable. Idéalement, il faut voir un kayak comme un autre loisir nautique. Éventuellement, sans provisions, il vous amènera du bateau à la rive ou l’inverse.

Loin des méthodes ancestrales de fabrication, on trouve aujourd’hui quatre types de construction de kayaks : gonflable, démontable, en polyéthylène ou autre plastique vinyle et en composite (fibre de verre, kevlar ou carbone). J’exclus volontairement les kayaks en bois, car ils relèvent plus du travail artisanal.

1) Gonflable : facile à transporter, dans la voiture ou à dos hors des sentiers battus, il est très peu performant, pratique et très léger.

2) Démontable : si on met le prix, il s’agit du kayak le plus proche du kayak traditionnel des Inuits, car il est recouvert de tissus souples, gonflables et imperméables. Il est pratique pour le transport et léger mais fragile. Le monter peut s’avérer complexe. C’est le kayak idéal des explorateurs à grandes eaux, des utilisateurs de motorisés qui n’ont pas envie de grimper sur le

toit pour y installer l’embarcation ou ceux qui vont prendre l’avion.

3) Polyéthylène (rotomoulé) : les plus répandus, le parfait compromis du débutant. Abordables, très résistants aux égratignures et aux chocs.

4) Composite : le choix des passionnés. Plus légers, plus résistants aux variations de température, plus rigides et plus enclins aux égratignures, quoique facilement réparables.

Généralement, tous les modèles de kayaks de mer dits « sit-in » sont disponibles, soit en polyéthylène, soit en composite (fibre de verre, kevlar ou carbone). Seul votre budget fera la différence. Pour quelques livres de moins, vous devrez ouvrir votre portefeuille pour avoir un kayak en composite. Entre le polyéthylène et la fibre de verre, on parle souvent du simple au double, côté prix. Entre celui en fibre de verre et celui en carbone, encore là, on rajoute plus d’un tiers du prix.

Tous les kayaks « sit in » utilisent l’agivilisaq. Les kayakistes modernes emploient plutôt le terme de jupe (ou jupette), faite de matières synthétiques imperméables à l’eau, bien fixée autour de l’hiloire et de la taille.

Enfin, le choix d’un kayak avec gouvernail opéré par les pieds vous offrira une meilleure manoeuvrabilité et surtout sa « conduite » deviendra moins physique. S’il y a du vent qui vous oblige à constamment compenser, le gouvernail vous permettra d’avoir à moins vous concentrer sur la direction.

Ancestralement, le constructeur utilisait un système personnel pour créer un kayak à la mesure de son propre corps. Par exemple, la longueur du kayak était en général

égale à trois fois l’écartement de ses bras tendus. La longueur de votre kayak sera en fonction de votre taille et de votre poids. Bien évidemment, il faudra aussi penser au matériel que vous comptez embarquer avec vous en expédition. Les modèles proposés offrent généralement le choix d’un, deux ou trois compartiments modifiant le volume de ceux-ci. Le compartiment de jour, le plus petit, permet de s’ouvrir facilement tout en étant sur l’eau, mais réduit le volume du plus gros coffre. Si vous planifiez une semaine de kayak-camping, il faudra rajouter à votre poids, le poids de l’équipement et de la nourriture pour ne pas trop alourdir la charge utile de flottaison du kayak.

En règle générale, plus le kayak est long, plus il est rapide. Plus il est large, plus il est stable. Si ses formes sont plus arrondies, il sera plus stable. S’il est à bouchains vifs, il tournera plus aisément si on se penche un peu. Encore là, tout est question de goût et de style de navigation.

Le choix de la pagaie est fonction de votre budget. Plus la pagaie sera légère, plus elle coûtera cher. Certaines pagaies sont démontables et prennent moins d’espace lors du rangement et se glissent plus facilement dans l’auto, mais surtout permettent le changement d’angle des lames de la pagaie. Le design de la lame de la pagaie sera en fonction du style de navigation et de la distance à parcourir. La longueur de la pagaie est proportionnelle à la personne, au kayak et au style de navigation.

J’ai particulièrement aimé l’ambiance générale qui se dégage chez Horizon Aventure. La boutique se situe dans les anciennes usines de l’Impérial Tobacco de Granby. Un local riche d’histoire et aux poutres toujours apparentes. Vous y trouverez aussi tous les accessoires nécessaires pour une navigation sécuritaire : gilet, kit de cordage sécuritaire, lampe de nuit, bottes, coupe-vent, etc.

Horizon Aventure vous propose de louer ou essayer un kayak selon votre expérience pour aussi peu que 30 $ par jour pour les modèles de base. Le prix inclut le gilet de sauvetage et tout l’équipement de sécurité. En moins de cinq minutes, il vous sera possible d’être sur le plan d’eau du réservoir Choinière du parc de la Yamaska ou encore sur le lac Boivin de Granby ou tout autre lieu de votre choix. Une belle sortie en Estrie pour vraiment pas cher! http://www.horizonaventure.com/

PAR THIERRY FRANKEL PHOTOS : QUÉBEC YACHTING

PAR THIERRY FRANKEL PHOTOS : QUÉBEC YACHTING Se familiariser avec

Granby ou tout autre lieu de votre choix. Une belle sortie en Estrie pour vraiment pas cher! http://www.horizonaventure.com/

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