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PRINTEMPS 2011 QUÉBEC YACHTING 38
Dans cette chronique, je tenterai d’apporter ma contribution à l’explication des forces et des phénomènes qui ont contribué à créer la marée exceptionnelle du 6 décembre dernier qui a fait tant de dommages aux propriétés des riverains du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick. Mais auparavant, j’aimerais vous présenter un concours cartographique pour les élèves et les enseignants dont notre association est l’un des partenaires.
La Section Champlain de l’Association canadienne des sciences géomatiques et le Collège Limoilou ont organisé la 4e édition du concours cartographique à l’intention des élèves du premier cycle du secondaire. Les élèves sont encouragés cette année à créer une carte d’un parc marin. Si vous souhaitez
voir les résultats de leur travail, visitez le site www.acsg-champlain.ca et cliquez sur « concours cartographique ». On verra peut-être un jour certaines suggestions sur les cartes marines officielles!
Dans une chronique précédente, je vous avais mentionné que la Lune et le Soleil génèrent la marée sur la Terre et que, dû à la proximité de la Lune, celle-ci a un effet qui est environ deux fois plus grand que le Soleil. Les plus grandes marées au solstice d’hiver ont lieu lorsque la Lune nouvelle coïncide avec sa position la plus au sud par rapport à l’équateur (déclinaison). Au solstice d’été, il faut que la pleine Lune coïncide avec sa position la plus au nord par rapport à l’équateur. D’un point de vue astronomique, la Lune était nouvelle le 6 décembre dernier et elle était à sa position la plus au sud lors de la marée dévastatrice de l’après-midi, comme le montre le schéma suivant.
Vous aurez noté dans le schéma que les grandes marées devraient avoir lieu durant la nuit et non l’après-midi. Le schéma illustre la situation parfaite où l’eau n’a aucune viscosité et qu’il n’y a pas de continents à la surface de la Terre. En réalité, les marées retardent d’environ 36 heures à Rimouski par rapport aux pleines ou nouvelles Lunes. C’est ce qui explique pourquoi les grandes marées ont lieu en après-midi au solstice d’hiver et dans la nuit au solstice d’été.
Lors de la marée exceptionnelle du 6 décembre dernier, il n’y avait pas seulement que les forces astronomiques en cause. Les conditions météorologiques ont eu aussi un rôle important à jouer. L’eau a tendance à s’accumuler dans les basses pressions et il existe une règle du pouce qui dit que pour chaque diminution d’un millibar (mb) dans la pression atmosphérique, le niveau d’eau se soulève d’un centimètre (cm). Pour notre marée exceptionnelle, la chute de pression a varié entre 40 et 50 mb. On doit donc ajouter entre 40 et 50 cm aux prédictions des tables des marées pour représenter la réalité.
Les dépressions génèrent aussi des vents parce que l’air se déplace des anticyclones
vers les basses pressions pour tendre à égaliser les pressions. Qui dit vent, dit friction de l’air sur l’eau! Cette friction occasionne une augmentation du niveau d’eau sur les côtes sous le vent et cette augmentation est d’autant plus importante si la surface d’eau où agit la friction est grande. Pour le 6 décembre, la friction a ajouté 50 à 60 cm aux prédictions de marées.
La friction a aussi un autre effet, celui de générer des vagues qui ont un pouvoir érosif beaucoup plus important que la marée seule. Selon l’amplitude des vagues, leurs crêtes peuvent envahir et miner les terrains ainsi qu’y projeter du sable et des débris de toutes sortes. S’il y avait eu présence de glace sur le rivage, il est probable que les vagues n’auraient jamais réussi à atteindre le rivage. La glace stabilise les berges et les protège des intempéries. L’homme ne pouvait rien faire contre ce déchaînement de la nature, sauf le subir et constater les dégâts et les pertes après coup. Si vous désirez voir quelques photos sur les effets dévastateurs de la marée du 6 décembre 2010, je vous convie à visiter le site du journal L’ Avantage de Rimouski à www.lavantage.qc.ca.
Enfin, le niveau d’eau observé au marégraphe de Rimouski a atteint 5,5 m dans l’après-midi du 6 décembre 2011, comparativement à une prédiction de 4,5 m. Cette marée exceptionnelle a aussi établi un nouveau record et a battu celui qui remontait à l’après-midi du 20 novembre 1914 par 0,1 m.
Faites-moi part de vos commentaires et de vos suggestions. Ils sont toujours appréciés.
Bernard Labrecque Président
Association canadienne d’hydrographie Section du Québec
bernard.labrecque@globetrotter.net
Source : Serge Guay, Site historique de Pointe-au-Père.
Position de la Terre, de la Lune et du Soleil le 6 décembre 2010 (schéma non à l’échelle)
La marée
exceptionnelle du 6 décembre 2010
PAR BERNARD LABRECQUE
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