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REPORTAGE

QUÉBEC YACHTING PRINTEMPS 2011 35

nous attendaient plus tard dans le golfe du Mexique et dans l’océan Atlantique.

Chicago

Après avoir fait escale dans les villes de Charlevoix (les Américains prononcent

Charlevoy ), Frankfort, Ludington, Sheboygan, Milwaukee et Waukegan sur le majestueux lac Michigan, voilà Chicago et ses gratte-ciel apparaissant au loin à travers les jumelles. Wow! C’est grand, voire immense!

On a hâte d’arriver, car cela fait au moins cinq heures que ça brasse fort dans les vagues de 4 à 6 pieds et on a l’estomac dans les talons. On y restera au moins quatre jours, histoire de visiter cette superbe ville avec sa piste cyclable de 18 milles longeant le lac.

Ce qu’elle est belle et fière cette ville avec sa culture diversifiée, ses arts extérieurs, ses musées, ses petits cafés et ses nombreux restaurants, sans oublier sa proximité avec les nombreuses marinas super équipées pouvant faire l’envie de nos marinas (5 ancres) du Québec! En passant, les pump out sont gratuits ici… et d’ailleurs presque partout. Mais il ne faut surtout pas comparer avec New York, du moins pas devant ses citoyens…

On l’a visitée, cette ville, bien assis au deuxième étage d’un autobus pour touristes et on l’a traversée avec Emotion III sur la rivière Chicago, à l’ombre de ses gratte-ciel. Pour ce faire, il a même fallu abaisser le radar, car l’un des 55 ponts de Chicago n’avait que 17 pieds de hauteur. Nous avions 16 pieds 8 pouces de tirant d’air. Ouf!

Les rivières

Cette fois, fini l’eau claire du lac Michigan, du North Channel et de la baie Georgienne. Nous voilà dans la soupe sur une distance d’au moins 1300 milles nautiques de rivières et de canaux traversés par des centaines de ponts de toutes sortes : à bascule, à guillotine, tournants, fixes, etc., en plus des 28 écluses à ajouter aux 95 déjà franchies.

Les voies d’eau suivantes seront parcourues, de Chicago à Mobile dans le golfe du Mexique, soit les rivières Illinois, Mississippi, Ohio, Cumberland, Tennessee, Tenn-Tom, Black Warrior et Tombigbee.

Voici quelques points importants à noter au sujet de ces rivières. Nous bénéficions du courant descendant sur environ 1000 milles nautiques pour les 1300 milles à parcourir. Le trafic maritime y est intense et est majoritairement

composé de barges qui sont attachées entre elles et poussées par des remorqueurs impressionnants, appelés ironiquement des tow boats .

Ces embarcations sont le plus souvent rencontrées dans le milieu du chenal et prennent beaucoup de place. On en a même rencontré un total de 49, toutes reliées ensemble, soit 7 barges en largeur et 7 barges en longueur. Elles sont apparues subitement au tournant de la rivière. Il est impératif, dans des cas semblables, de communiquer par radio VHF avec le capitaine du convoi pour lui demander de quel côté il désire que la rencontre se fasse.

Toutefois, il n’est pas facile de les comprendre avec leur accent (dit southern ) qui est celui très mal prononcé des gens du Sud. Pour résumer le tout, voici une bribe de conversation : « Tow Boat, this is the pleasure craft Emotion III at mile (312) going south bound. Which way you want me to pass you captain? » Et lui de répondre : « See you on the one (whistle). » C’est-à-dire une rencontre sur nos côtés bâbords ou « See you on the two (whistles) » qui veut dire une rencontre sur notre côté tribord respectif.

Wow! Finalement, il est passé et on n’a pas été aspirés dans son remous, mais il s’en est fallu de peu… Que d’expériences!

Viennent s’ajouter au « plaisir » de naviguer sur ces rivières les milliers de débris flottants rencontrés, dont la majorité est composée de branches, de billots et même d’arbres entiers récemment tombés à la suite des nombreuses inondations qui causent des éboulements le long des rives. Une vigilance constante est requise.

On a même rencontré, à moins d’un mètre du bateau, un baril de 45 gallons aux trois quarts submergé juste avant d’arriver à une écluse. Heureusement qu’on était au ralenti! Le yacht derrière nous a pu lui aussi l’éviter de justesse grâce à notre appel d’urgence sur notre radio. Son capitaine nous a été bien reconnaissant, car son bateau aurait sûrement subi des dommages majeurs à la coque. Il aurait même pu couler.

Les carpes asiatiques

Cette espèce de poissons affreux et agressifs (il faut les voir foncer sur nos bateaux en marche), dont le poids peut atteindre 50 livres, s’est infiltrée dans les rivières et menace depuis seulement quelques années la faune aquatique du lac Michigan.

Pour contrer l’invasion, les autorités ont érigé un barrage électrique à travers la rivière Illinois sur une distance d’environ 500 mètres. Pour le traverser en bateau, il faut notamment signer

PAR MICHEL MAILLOUX ET CAROLE DUVAL

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