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REPORTAGE

PRINTEMPS 2011 QUÉBEC YACHTING 50

Depuis très longtemps et pour ainsi dire depuis la Seconde Guerre mondiale, le pilote automatique a fait son apparition dans les bateaux de guerre. On donne aux Allemands le crédit du premier pilote; par la suite, les Anglais l’ont perfectionné. Depuis ce jour, ces derniers ont toujours eu le monopole de la conception de ces instruments. Mais attention, les Norvégiens sont apparus sur le marché avec leur système hautement révolutionnaire, ce qui leur donne aujourd’hui le privilège de détenir le titre de meilleur constructeur de pilotes automatiques, selon plusieurs revues.

Depuis peu, les Japonais viennent de lancer leur propre pilote automatique et, maintenant, nous pouvons presque qu’affirmer qu’ils détiennent l’un des meilleurs pilotes que l’on puisse acheter. Pourquoi? Eh bien, parce qu’il a été le premier pilote au monde à être intuitif. Il analyse constamment, et ce, au-dessus de 60 fois par seconde, les conditions de la mer et s’ajuste automatiquement aux caprices de cette dernière.

Mais comment fonctionne un pilote automatique? Tout d’abord, un pilote automatique comporte plusieurs composantes : la tête de contrôle, le microprocesseur (ou comme plusieurs aiment l’appeler : la boîte noire), le compas électronique, l’indicateur d’angle du gouvernail et la pompe hydraulique ou tout autre système de commande du gouvernail. Comme vous le constatez, il y a plusieurs éléments et il faut savoir, à travers toutes ces composantes, choisir le bon pilote. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’écrire cet article pour vous permettre de choisir le meilleur pilote qui convient à votre bateau.

Il existe toutes sortes de pilotes et selon mon expérience, plusieurs clients se font mal conseiller par les revendeurs. On trouve sur le marché trois grandes catégories de pilotes : il y a les pilotes de barre franche, les pilotes de roue et les pilotes hydrauliques ou de contrôle électrique. Cette dernière catégorie est de loin la plus vendue, mais pas nécessairement celle qui est idéale pour votre bateau. Si vous possédez un voilier avec une barre franche, malheureusement vous n’aurez pas le choix d’opter pour le pilote de barre franche. Il existe toujours une manière de contrôler cette dernière par un moyen mécanique, mais cela vous amènera à des coûts supplémentaires; toutefois, est-ce que les coûts en valent la

peine? Mais revenons à la comparaison de ces trois différents pilotes :

Le pilote de barre franche

Ce pilote est le moins cher de toute sa catégorie. En contrepartie, il est très fragile dans sa construction. D’ailleurs, je ne le recommande pas pour des bateaux au-dessus de 25 pieds même si quelques constructeurs peuvent dire qu’il peut aller sur un bateau plus grand. Dans ce type de pilote, il existe deux catégories : le pilote avec un compas (il se dirige sur un cap donné) et celui avec compas et possibilité de mode navigation (mode GPS, lecteur de cartes ou ordinateur). Au point de vue énergivore, c`est celui qui consomme le moins.

Le pilote à roue

Il est de loin supérieur au pilote de barre franche car il contrôle directement la roue du voilier ou du bateau moteur. Son temps de réaction est beaucoup plus rapide que le précédent, mais il faut faire attention à un point bien précis lorsque que vous décidez de l’installer sur un bateau moteur. Il faut comprendre que ce type de pilote n’a pas été conçu pour faire la course. Donc, comprenez que celui-ci va vous amener à bon port, mais à une vitesse de croisière. Encore une fois, il en existe deux catégories, mais la première tant à disparaître : avec compas et mode navigation. Sa consommation est un petit peu plus grande que le pilote de barre franche, mais étant donné qu’il corrige plus vite que ce dernier, on pourrait dire que celui-ci consommerait environ entre 5 à 10 % plus d’énergie que le pilote de barre franche.

Le pilote hydraulique

C’est de loin la plus populaire de toutes les catégories, mais le pilote hydraulique ne convient pas à tous les bateaux. Si vous possédez un voilier ou un bateau moteur avec conduite intérieure ou extérieure qui contrôle directement votre gouvernail avec un système de câbles ou hydraulique, c’est peut-être le choix qui s’impose à vous. Cependant, lorsque l’on parle de bateau moteur, il n’y a pas de souci à se faire au point de vue énergétique, mais avec un voilier, il faudra vous assurer que vous pouvez alimenter votre pilote pendant une assez longue période (énergie oblige). Il est beaucoup plus consommateur d’énergie que les deux autres, mais il possède de loin un temps de réponse et de correction très enviable sur ceux-ci. Consommation moyenne entre 15 à 25 % plus d’énergie.

Le principe de fonctionnement des pilotes automatiques

Dans cet exposé, nous allons maintenant expliquer comment fonctionne un pilote, de la tête de contrôle jusqu’à la pompe.

Un pilote automatique doit vous permettre de faire naviguer le bateau sans erreur de cap, même en situation de vent fort ou de mer agitée. Pour ce faire, le coeur du pilote, que l’on nomme affectueusement la boîte noire ou l’ordinateur central , doit être capable d’analyser toutes les situations provenant des différents capteurs (compas magnétique, capteur d’angle de gouvernail, GPS, etc.) et de faire les corrections qui s’imposent dans un délai TRÈS rapide. De plus, on reconnaît un bon pilote par l’action d’optimisation du gouvernail. En effet, celui-ci doit pouvoir garder le cap du bateau avec des angles de gouvernail aussi petits que possible. Bref, le gouvernail doit à peine bouger. Cette situation est excellente pour les voiliers car la demande énergétique est moindre.

Analysons maintenant les différents capteurs :

Le compas magnétique ( fluxgate )

Ce capteur donne à l’ordinateur les informations nécessaires pour garder votre cap magnétique. L’intérieur de ce compas est composé de deux parties magnétiques montées sur une boule de polarisation (polarisation nord-sud et est-ouest).

PAR JEAN PELLETIER

Les pilotes automatiques