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QUÉBEC YACHTING PRINTEMPS 2011 59

PAR DENISE GAUTHIER ET JEAN-LOUIS LÉVESQUE AVENTURE

moteurs, sont divisées en chambre et balcon, avec parfois même la climatisation.

On est très bien ici. Sur l’eau, il ne fait pas trop chaud. Les moustiques du coin sortent tôt en après-midi et, à part ceux qui réussissent à s’infiltrer pour passer la nuit avec nous, ils ont généralement assez de civisme pour se retirer après une heure de visite, ce qui nous permet de profiter du cockpit à la tombée du jour. Sur bâbord, un îlot avec un hôtel de luxe, piscine et bar. On profite plus du bar que de la piscine, car on n’aime pas s’exposer au soleil. On prend soin de notre corps, voyez-vous. Sur la rive droite, un mur d’édifices à logements pour militaires et policiers, d’édifices à bureaux, de banques et autres commerces étouffe les bruits de la ville grouillante, tout juste de l’autre côté. Beaucoup de verdure pour embellir tout ça. L’eau brunâtre ne sent pas toujours le parfum des fleurs, mais bon…

Toutes ces raisons et le fait que les ports de la côte sont distants les uns des autres font qu’on a tendance à y rester un bon moment. Faut dire que le joli Cochin, la vieille ville tranquille et aérée à laquelle on a rapidement accès par traversier, nous attire régulièrement dans ses rues et ses restos. De plus, Ernakulam est un endroit sécuritaire pour laisser le bateau et partir explorer le sud de l’Inde, ce que nous ferons pendant 12 jours. Une équipe de télévision vient nous interviewer. Les tourdumondistes qui s’arrêtent à Cochin ne sont pas encore légion.

Une régate pas comme les autres

Cochin, c’est aussi la base navale principale de l’Inde. Un après-midi, on reçoit la visite du lieutenant Paniker. Il nous invite à participer à la régate internationale de l’Inde qui fait les Laquedives et retour. Les Laquedives constituent un archipel à plus ou moins 250 milles des côtes, appartenant à l’Inde, peu connu parce que son accès est restreint pour les visiteurs étrangers. Les îles faisaient autrefois partie des Maldives, plus au sud. On voulait aller aux Laquedives, mais la permission de s’y rendre requérait de nombreuses démarches. On nous facilitait la chose par cette participation. Six voiliers ( Mistral, Chassamba, Reckless, Mailis, Adverse Condition et Alero ) se montrent d’abord intéressés, mais plus personne ne veut participer quand on nous annonce que le coût sera de 500 $ par bateau. On baisse alors rapidement à 250 $, puis à 125 $. Finalement, la veille du départ, Alero demeure

le seul inscrit parmi les bateaux étrangers, ce qui permettra à la course de conserver le titre pompeux de « régate internationale ».

On est la veille du départ. On vient nous chercher et on nous amène en Ambassador, la limousine indienne, avec chauffeur en livrée, à une réunion préparatoire. Tous les équipages y sont. Tous des jeunes de moins de 30 ans. On se sent un peu parents ou grands-parents dans cette mêlée. La chose est très officielle : quatre intervenants nous entretiennent sur la ligne de départ et celle d’arrivée, les stratégies possibles, la météo, les dangers de la course, les communications, les voies de cargos. Pour la circonstance, Alero s’appellera Juliet 8 . Puis, on nous distribue casquettes, chandails imprimés et autocollants de circonstance.

C’est le grand jour. Surprise! On vient nous apporter des plats préparés pour les trois jours à venir. Trente minutes avant celui de la réputée course autour du monde Volvo, qui s’est arrêtée en Inde pour la première fois, nous traversons la ligne de départ, observés par une foule venue pour l’autre événement. Nous partons à voile-moteur par manque de vent afin de dégager la place pour les bolides de la Volvo. Nous sommes huit bateaux dont six de la marine militaire indienne, des « J boats » performants.

On est encore dans le canal de sortie que le moteur surchauffe. On dégage prestement le chenal. Inspection : l’entrée d’eau de mer est obstruée par ces fameuses herbes qui envahissent les back waters. On demande par radio si on doit demeurer sur place pour ne pas nuire au départ de la course Volvo. On nous dit de continuer. On sera finalement en mer avant les magnifiques coursiers qui prendront la direction du sud alors que nous poursuivons plein ouest. Tout va bien avec un bon vent favorable.

Nous sommes au deuxième jour quand un avion militaire nous survole et nous annonce que le point de chute a changé. On ne va plus à Kavaratti, mais bien à Kadmat. « On ne trouve pas cette île sur notre carte. » – « On

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